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La géométrie sculpturale d’Ángel Duarte

La galerie du Griffon présente, jusqu’au 26 janvier prochain, les études, prototypes et sculptures du plasticien espagnol Ángel Duarte.

07 janv. 2020, 15:20
Ángel Duarte à la Galerie du Griffon

Art cinétique, paraboloïdes, modules complexes… Pour entrer en résonance avec le travail d’Ángel Duarte (1930-2007), les visiteurs de cette petite rétrospective consacrée au plasticien espagnol, mais suisse d’adoption, devront assurément emprunter au langage des mathématiques!

Une esthétique en forme d’équation

Le titre d’exposition, «Paraboloïde Hyperbolique», en donne d’ailleurs la mesure (ou le radian, c’est selon). Oscillant entre art optique et art cinétique, les créations de Duarte, souvent monumentales et destinées à l’espace public, en appellent en effet à une approche géométrique.

Toutefois, les modules primordiaux de ces pièces, composés de tramages d’acier soudés, se constituent avant tout dans la pratique et non dans de savantes équations digérées par une imprimante 3D. Ainsi, par succession et superposition de ces modules, l’artiste obtient une forme qui interagit avec l’espace qui l’entoure, qu’il s’agisse de créer des jeux de lumières ou de fragmenter notre regard dans un kaléidoscope de métal.
 

Ángel Duarte, E4 A.I. («Ouverture au monde»), 1965-1970, acier inoxydable (détail). Photo: Camille Pellaux

La droite devient cercle

Devant ces pièces aux courbes saillantes, tendues dans l’infaillibilité des chiffres, on peine à distinguer que tout est affaire de lignes, constituées dans un cube qui semble contenir le monde que Duarte cherche à décrire. Bien loin de la seule quête esthétique malgré tout. Fondateur du groupe Equipo 57, où l’individualité de l’artiste s’effaçait au profit d’une logique collective, le plasticien poursuivait également une recherche à la symbolique sociétale forte. Les unités, les structures, les superstructures, l’art de Duarte devient ainsi support d’une description sociologique du monde.

Les jeux d’ombre et de lumière d’Ángel Duarte («Travail sur le cube», 1965-1970, acier inoxydable). Photo: Camille Pellaux

De la petite ligne aux grandes ellipses, chaque point en torsion dans sa sculpture dessine alors une forme parfaite, suspendue en équilibre. Comme s’il voulait faire correspondre ce monde imparfait qui est le nôtre à la rythmique d’une poésie écrite avec des symboles mathématiques.

Infos pratiques:

Galerie du Griffon à Neuchâtel (chemin de la Justice 20), «Paraboloïde Hyperbolique», jusqu’au 26 janvier 2020.
Ouvert du mercredi au samedi de 14h à 18h, le dimanche sur demande. Samedi 11 janvier à 16h, visite commentée par l’historien de l’art Walter Tschopp et Carmen M. Del Campo, directrice de la galerie.

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