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La finance, c'est pas de la tarte!

Evoquant les conséquences de la crise financière de 2008, Cédric Klapisch retrace les vicissitudes d'une ouvrière licenciée devenue la bonne à tout faire d'un trader sans état d'âme, interprétés par Karin Viard et Gilles Lellouche. En résulte un film social traité sous l'angle de la romance et de la comédie. Divertissant mais bourré de clichés!

18 mars 2011, 12:32

Après un générique prometteur où les bougies d'un gâteau d'anniversaire sont allumées en accéléré, et dans lequel les graphiques de la bourse alternent avec les HLM et les clochards de Dunkerque, «Ma part du gâteau» sombre dans un manichéisme puéril. Plus à l'aise dans ses films choraux («L'auberge espagnole» ou «Paris») et dans ses véritables comédies («Un air de famille»), Cédric Klapisch se fourvoie en effet avec une naïveté déconcertante, non seulement en décrivant une réalité caricaturale, où la débrouillardise du chacun pour tous s'oppose à l'indifférence des bouffeurs de petits-fours, mais aussi en parfumant son film d'une romance à l'eau de rose… Divorcée, France vit avec ses trois filles à Dunkerque. Anéantie après l'annonce de la délocalisation de son usine, elle tente de se suicider. En convalescence, elle se démène pour gagner de quoi nourrir sa famille et décide finalement de monter à Paris pour travailler comme femme de ménage. Convoquée dans un appartement luxueux avec vue sur la tour Eiffel, elle est engagée comme nounou et boniche par un trader séduisant revenu de la City de Londres, pressé de faire fructifier les fonds de riches Français. Obnubilé par le profit à tout prix, ce dernier ne connaît rien à la vie, délaissant jusqu'à son propre enfant. Tel un rapace, il guette les entreprises en perte de vitesse pour boursicoter, au mépris de toute éthique, ça alors!

Entre la solidarité des ouvriers qu'incarne France - prénom qui ne doit rien au hasard - et le cynisme du trader, «Ma part du gâteau» ne fait aucune nuance, ce qui confère au film un tour invraisemblable, décuplé par une séquence finale franchement improbable. Restent quelques scènes où l'on reconnaît le talent comique du réalisateur, par exemple quand Karin Viard feint un accent russe pour s'intégrer parmi ses collègues immigrées… A l'instar des récents «Wall Street» ou «Krach», le scandale de la crise financière dans les fictions populaires, ça n'est décidément pas du gâteau! /RCH

Neuchâtel, Apollo1, La Chaux-de-Fonds, Scala 1, 1h50

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