Votre publicité ici avec IMPACT_medias

La femme à barbe pourrait faire fuir les lapins dans leur terrier

Objets manipulés, marionnettes à gaine ou à fils: une semaine durant dans le canton de Neuchâtel, un art se met dans tous ses états pour nous émouvoir, nous faire rire ou réfléchir. Incontournable.

08 oct. 2009, 06:23

Autrefois, la femme à barbe était un phénomène exhibé dans les fêtes foraines. Fin octobre, elle sera l'une des attractions de la 13 Semaine internationale de la marionnette, sous les traits de Jeanne Mordoj, créatrice et interprète de «L'éloge du poil».

«Cette femme à barbe provoque à la fois la répulsion et l'attirance. Le laid devient beau et le beau devient laid. Le spectacle se construit sur cette ambiguïté», annonce le directeur de la Poudrière Yves Baudin, l'un des organisateurs du festival qui se déroulera du 30 octobre au 8 novembre en terre neuchâteloise.

Artiste circassienne, Jeanne Mordoj travaillera aussi en résidence au Théâtre populaire romand. Avec ses spectacles, elle évolue dans cette zone où l'art du cirque rencontre l'art de la marionnette, et inversement. «Pendant des années, les marionnettistes ont pu travailler des numéros de marionnettes en référence au cirque et, aujourd'hui, de nombreux circassiens prennent appui sur le théâtre d'objets ou la marionnette au sens large. Ce rapport du cirque à la marionnette permet de travailler des fictions sans devoir construire une narration proprement dite. C'est l'un des axes du festival.»

Sur ce même axe, Yves Baudin mentionne encore, à titre d'exemple, le Petit Théâtre baraque de Branlo et Nigloo, qui dresseront leur propre chapiteau, un dispositif vertigineux pour abriter «Augustes». «Ces artistes s'inscrivent dans une tradition du clown, mais ils la font entrer dans un travail plastique des plus contemporains.»

A l'origine, parmi d'autres, du théâtre d'objets - autre pilier de la programmation - Jacques Templeraud revient au festival avec un spectacle minimaliste centré sur la respiration. Dans ce «Mouvement communicatif», le directeur du théâtre Manarf racontera comment, et pourquoi, il en est arrivé là! D'autres artistes, d'autres compagnies ont contribué à l'évolution de cet art qui sait donner vie, ô combien, à l'inerte. Telle Agnès Limbos, elle aussi connue des festivaliers et qui s'en vient jeter le trouble avec trois voyelles, A, I, O. Ou quand le couple ordinaire est mis sur la sellette en trois séquences proches d'une série de courts métrages.

Il nous a fait trembler avec les vampires, frissonner avec Frankenstein, rire jaune dans le bunker d'Hitler... Marionnettiste hors pair, fidèle parmi les fidèles du festival, Neville Tranter se colle cette fois-ci des oreilles de lapin pour nous emmener sous terre, dans son terrier!

Au fil des retrouvailles et des découvertes, on croisera encore un certain M. Poucet, Polichinelle dûment bâtonné par d'autres figurines à gaine dans son petit castelet, des tableaux remplis de chiens... Et quelques étranges machines, tel que «Cyloïd-E», un objet-spectacle conçu à La Chaux-de-Fonds par les frères Decosterd, et exposé au Rhinoceros à Neuchâtel. Ou encore les «Compléments d'objets» de la compagnie La Bande passante, qui nous révèle le contenu d'un carnet secret: saviez-vous que certains métaux lourds conservent les sons en mémoire? /DBO

Votre publicité ici avec IMPACT_medias