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La Chaux-de-Fonds: une saison pour se réconcilier avec la musique contemporaine

Il y a du mouvement au Nouvel Ensemble contemporain de La Chaux-de-Fonds. La formation de renom voyage, casse les codes et les clichés, va à la rencontre de tous les publics.

01 oct. 2018, 17:02
Le Nouvel Ensemble contemporain à la conquête de tous les publics.

Le Nouvel Ensemble contemporain (NEC) sort des salles de concert pour jouer dans un skatepark de La Chaux-de-Fonds, un musée et un ascenseur de Neuchâtel. Le public embarquera aussi à bord de la locomotive Pacific 231 et du "Titanic" (sans l’iceberg fatal, nous promet-on). Les dix concerts de la saison seront donnés dans le canton de Neuchâtel, mais aussi en Suisse romande, au Tessin et jusqu’en Roumanie.

Intitulée «Itinerantis», la saison 2018-2019 milite pour la libre circulation de la musique au-delà des chapelles et des préjugés. Antoine Françoise, directeur artistique du NEC et pianiste, veut en finir avec l’image intello élitaire de la musique contemporaine.
Ses arguments en cinq points et cinq concerts:

1. Je pars quand je veux

«Parce que le public se fatigue un peu du 'format concert' habituel», postule Antoine Françoise, directeur artistique du NEC. L’ensemble chaux-de-fonnier proposera des «Visites guidées» au Centre Dürrenmatt Neuchâtel, la première demain 3 octobre (voir encadré), la seconde le 20 juin avec une pièce créée in situ par le jeune compositeur britannique Colin Alexander dans la volonté d’investir tout l’espace du musée, escaliers et ascenseur compris. «Quand le public est libre de nous suivre ou pas, il fait souvent preuve d’une attention intense», constate le musicien.

2. On dirait du théâtre

Dépasser les frontières signifie aussi jouer aux confluents d’autres arts. Tel «Labyrinthes – les ombres du Minotaure» (le 24 janvier au théâtre du Passage à Neuchâtel, ainsi qu’à Vevey).

Cet opéra, commandé à la compositrice Michèle Reverdy sur un texte de Julien Mages, associe un théâtre d’ombres – le Controluce Teatro d’ombre de Turin –, le danseur Gerald Durand et les musiciens. «Pour aller chercher le public, nous devons nous mettre en scène, explorer d’autres formes de concert», relève Antoine Françoise.

3. Je n’y connais rien

«Tant mieux!» riposte Antoine Françoise. «Le public le plus hermétique réside souvent parmi les connaisseurs. Parce qu’ils aiment Mozart, ils pensent ne pas pouvoir aimer les compositeurs actuels.»

«Le naufrage du Titanic» (le 2 février au théâtre des Abeilles à La Chaux-de-Fonds, et le 5 à Genève), mettra tout le monde d’accord. «Une musique culte pour laquelle Gavin Bryars a fait appel à Brian Eno, producteur génial de David Bowie. Accessible, très tonale, la pièce était pourtant très innovante pour l’époque.»

4. C’est quoi cette musique?

«Vous pensez ne pas aimer la musique contemporaine? Raison de plus pour venir au concert, on ne sait jamais si on va aimer ou pas», invite le directeur artistique, convaincu que «tout le monde aime au fond de soi les choses bizarres». Un fameux compliment dans sa bouche. «Il faut juste trouver le bon angle d’approche. Ça peut être par le biais de Mozart, Debussy, Stravinsky ou par Pink Floyd ou encore par la musique électronique.»

Mais trop de simplification peut décevoir les connaisseurs. «Notre programme tente de marier les deux choses.» Exemple: «Pacific 231.1» le 25 octobre au théâtre des Abeilles, puis en Roumanie. Soit, un hommage à la saisissante pièce de Honegger revisitée par le compositeur Olivier Cuendet avec des images du film de Jean Mitry (1949). Suivront des œuvres de Gaudibert, Kessler et une création d’Estoppey, «321 Challenger». 

5. L’art en partage

La formation chaux-de-fonnière consacrera tout un concert à trois compositrices, Pauline Oliveros, Jennifer Walshe, Erin Gee. Le 5 avril, cette dernière, chanteuse également, participera à la «Médi(t)ation» aux Anciens Abattoirs de La Chaux-de-Fonds, dans une déambulation entre le Quartier général et le skatepark.

Des classes préprofessionnelles du Conservatoire et des écoliers se mêleront au NEC, alors que le public se déplacera entre les musiciens. «L’écoute du public devenant un outil essentiel à la liberté créatrice des musiciens», explique Antoine Françoise. «On peut très bien mettre en scène un concert sans faire de concession artistique. Si on fait de la musique, c’est pour la partager."

En savoir plus : la saison en détails

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