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La 3D tient son premier chef-d'œuvre

Présentée en ouverture à Cannes, la nouvelle production Pixar réunit un vieillard grincheux et un garçon obèse dans une aventure délirante qui réinvente l'art poétique du cinéma d'animation, pas moins! Un nouvel émerveillement à découvrir à tout âge!

29 juil. 2009, 09:10

Depuis bientôt quinze ans, le meilleur de l'animation nord-américaine porte la griffe Pixar. Ovationné sur la Croisette, «Là-haut» est la première incursion du studio californien dans le domaine de la 3D numérique, qui constitue actuellement le grand dada de l'industrie hollywoodienne. La manière dont la société créée en 1986 par Steve Jobs, cofondateur d'Apple, aborde ce tournant technologique est absolument fascinante. Ecartant tous les clichés qui banalisent ce nouvel avatar du cinéma en relief - du genre bombarder le spectateur d'objets divers - les réalisateurs Pete Docter et Bob Peterson jouent une partition bien plus subtile. La troisième dimension ouvre sur le merveilleux et la poésie, suturant de bleu azur les blessures d'un réel peu jouasse.

Comme son prédécesseur «Wall•E» (2008), «Là-haut» commence par un tour de force, surtout pour un «blockbuster», soit une séquence d'anthologie d'une vingtaine de minutes à la mélancolie irrépressible. En quelques plans sans paroles, nous découvrons toute l'existence de Carl Fredricksen, génialement condensée via une série d'ellipses magistrales: une enfance percluse d'admiration pour un pilote de dirigeable, un grand amour qu'aucun rire de gosse ne viendra égayer, la disparition de l'être aimé, une immense solitude taraudée par une menace d'expulsion ourdie par des requins de l'immobilier qui ont déjà bousillé tout le quartier. Jusqu'au jour où cette accumulation de coups du sort incite Carl à réaliser le rêve de son épouse décédée. Attachant des milliers de ballons à sa maison, le vieillard atrabilaire s'envole vers l'Amérique du Sud. Sans le savoir, il embarque alors un passager clandestin, Russel, gamin ventru et bigleux de neuf ans, rêvant d'exploration aérienne, en qui Carl se reconnaîtra…

Le réalisme de cette introduction, inapte au marchandisage (impossible de fourguer aux mômes des figurines à l'effigie d'un vieux bougon et d'un gamin obèse) aurait fait chuter l'action de l'empire Disney propriétaire de Pixar depuis 2006. A vrai dire, on s'en balance, tant la suite enchante! /VAD

 

Réalisateurs: Pete Doctor et Bob Peterson
Genre: animation
Durée: 1h36
Age: Pour tous, suggéré 7 ans
Cinémas: Studio, Neuchâtel; Scala 1, La Chaux-de-Fonds

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