Dimanche après-midi ont résonné les harmoniques et les timbres de l'orgue rénové du temple de Dombresson. Le privilège d'inaugurer l'instrument est revenu à Guy Bovet, bien connu des Neuchâtelois pour avoir été le titulaire de la Collégiale pendant plus de vingt ans, et qui est intervenu dans ce projet en qualité d'expert et de conseiller artistique.
Le concertiste a choisi le répertoire allemand et italien pour dévoiler à la fois la richesse des couleurs et les nouveaux jeux qui ont été dernièrement ajoutés. Le concert ne pouvait pas débuter autrement que par le maître absolu de l'orgue, Johann Sebastian Bach. Avec le «Prélude et fugue en do majeur», les contrastes marqués entre les pièces révèlent d'emblée les qualités de la facture. La couleur générale de l'instrument, homogène, ronde et pleine de chaleur s'accorde avec la joie et l'intelligence contrapuntique du diptyque. Les trois Sonates de Domenico Scarlatti, contemporain de Bach, nous offrent l'occasion d'apprécier les jeux dans le détail de leurs sonorités. Distribués sur deux claviers, les fonds, les anches et les mixtures se distinguent ainsi avec clarté.
La musique du padre Davide da Bergamo éclaire l'orgue de ses mille feux. Des tutti généreux et cuivrés mettent en valeur les nouveaux jeux soli ou décoratifs. De cette grande variété de timbres émergent alors des mélanges éclatants. Davantage spirituelles et intériorisées que les précédentes, les pièces de Vincenzo Petrali rivalisent par la subtilité de leur registration. Nous avons pu apprécier en particulier le jeu de Musette dans un émouvant dialogue avec la flûte.
Une inauguration réussie, qui invite chacun à venir à la rencontre de cet étonnant instrument.