Sur la route d'une tournée internationale, l'Opéra de Lausanne fera halte dimanche au théâtre du Passage à Neuchâtel. Solistes, orchestre et mise en scène présenteront «Pimpinone» de Telemann et «La serva padrona» de Pergolèse, deux bijoux de l'«opera buffa» naissant.
Etonnante, la similitude de pensée de l'Allemand Georg Philipp Telemann, musicien galant d'une énorme facilité d'écriture, et du Napolitain Giovanni Battista Pergolèse. En 1725 pour l'un, en 1733 pour l'autre, leurs pièces se rejoignent par les aventures de servantes dégourdies prêtes à tout pour devenir maîtresses des lieux.
Confinée, à cette époque, dans les salons ou au concert spirituel, la musique instrumentale fait place au théâtre lyrique en pleine agitation, à l'«opera buffa» dont la vogue se répand en Italie puis en Europe. Le genre évite les sujets jusqu'ici privilégiés, mythologiques ou historiques. L'«opera buffa» met en scène des personnages de toutes les classes sociales, sans accorder plus d'importance que ne le permet la hiérarchie sociale existante. Le signal est donné par «La serva padrona» à laquelle personne n'accorda beaucoup d'importance mais qui en acquit après la mort de Pergolèse. La représentation en 1752 à Paris par une troupe italienne déclencha la querelle des bouffons, conduite par les partisans de la musique française et les fanatiques de la musique italienne.
Dans une atmosphère légère, burlesque, celle que l'on attend de ce genre de répertoire, Eric Vigié signe la mise en scène. Il convient de rappeler qu'Eric Vigié, directeur de l'Opéra de Lausanne depuis 2005, a été assistant de Gian Carlo Menotti à Spolète, administrateur du Teatro Real à Madrid, directeur artistique du Teatro Verdi à Trieste.
L'orchestre sera dirigé par Philippe Béran, professeur de direction d'orchestre à la HEM de Lausanne. En 2008, à la tête de l'Orchestre national de Chine, il a inauguré le nouvel opéra de Pékin.
Une grande agilité vocale est nécessaire pour mener à bien ces chefs-d'uvre. Eva Fiechter, Csilla Horber, Katia Velletaz, Benjamin Kraatz, Benoit Capt, Alexandre Diakoff en assumeront la responsabilité. Marie-Cécile Bertheau sera au clavecin. /DDC
Neuchâtel, théâtre du Passage, dimanche 9 janvier à 17h