Nous découvrons seulement aujourd'hui ce météorite de la littérature russe, qui s'est lu sous le manteau dans le pays de son auteur pendant la période communiste, et n'y a toujours pas été officiellement publié. Ecrivant comme un conte philosophique ou une fable moderne, Boris Khazanov installe ses lecteurs dans un pays imaginaire: le royaume de Cédric, dirigé par un roi paisible qui a ses petites manies, comme celle de faire chaque jour le tour de la ville à cheval. Mais le IIIe Reich tout puissant envahit les pays d'Europe les uns après les autres. Et le royaume de Cédric est sur sa route. Le roi est petit à petit déchu de ses fonctions, privé de son pouvoir et moqué par l'occupant. Comme dans toute l'Europe soumise, des humiliations sont imposées à la population, et c'est l'une d'entre elles qui va provoquer un sursaut chez le roi, un réveil de l'honneur, une prise de conscience de sa responsabilité. Le problème posé est simple: qui doit s'opposer à l'injustice d'une dictature? Pourquoi, quand, comment? Et, question annexe, est-ce que cela sert à quelque chose? Un grand petit livre.
«L'heure du roi»
Boris Khazanov
Viviane Hamy
126 pages