La soirée d'ouverture du septième festival Neuchâtel scène ouverte s'est déroulée dimanche soir au théâtre du Passage. François Nyffeler, après avoir rendu hommage à Pina Bausch, a laissé la place à la compagnie Teatrodanza menée par Tiziana Arnaboldi, elle-même ayant été l'élève de la regrettée défunte. «Volo Via» (je m'envole) se révèle comme un spectacle de fureur et d'énergie, où se côtoient différents styles, tant esthétiques que musicaux, toujours à la frontière du genre.
Le prélude, une course folle après un manteau, donne le rythme de la prestation. Six danseurs, trois femmes et trois hommes imposent leurs identités dans différents tableaux. Il s'agit toujours de surprendre et d'attraper la spontanéité, quitte à donner le tournis. Le contraste peut se lire partout; dans l'éclairage rasant, dans l'apesanteur fascinante du break-dance d'un des protagonistes, dans les corps mi-frénétiques mi-robotiques, dans les ondulations étonnantes et aussi par la drôlerie les prises de paroles ainsi que dans la violence des chutes. Comme dans un carnet de croquis, «Volo Via» donne à voir des tranches d'improvisations (retravaillées et finalisées) autour d'objets choisis. Une table banale recouvre un nouveau potentiel, la voilà transformée en tremplin puis en surface de glisse, en cadre, révélant à chaque fois d'étonnantes combinaisons, stimulant l'imagination.
Un spectacle aux accents parodiques où le spectateur, invité à deviner la grammaire d'un mouvement, se laisse aller à découvrir l'existence inattendue de quelques objets du quotidien. Même si parfois on peine à saisir les transitions, la beauté de certaines images s'incrustent, à l'exemple de cet envol gracieux perché en haut d'une table.
A ne pas manquer: «Edouard» par la compagnie Marchepied & Guests, départ rue du Coq-d'Inde à 17h45 mardi et mercredi. Foofwa d'Imobilité avec «The Making of spectacles», mêmes dates, 20h30 à la Maison du Concert