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L'Avant-Scène opéra face aux enjeux d'un drame intimiste

31 janv. 2009, 04:15

Parmi les opéras les plus joués dans le monde, «La traviata» de Verdi s'est même mêlée, en septembre dernier, aux voyageurs de la gare de Zurich. «Cette œuvre, c'est un gros morceau», dit Yves Senn. «Les difficultés vocales et les enjeux dramaturgiques sont conséquents, mais notre «Traviata» est je crois cohérente, toute l'équipe en a compris l'esprit», salue le directeur de l'Avant-Scène opéra, rassuré par les dernières répétitions. Dès demain à Colombier, Solange Platz-Erard inscrira donc son nom dans la longue liste des sopranos qui se sont illustrées dans le rôle de Violetta, la courtisane éprise d'un jeune homme de bonne famille. Herman Theron interprète Alfredo, l'amoureux, Christophe Mironneau, le père qui s'oppose à cette liaison.

«Avec Solange, nous avons beaucoup travaillé le personnage», révèle Yves Senn. «Cet opéra occupe une place particulière dans l'histoire de la musique. Avant la «trilogie populaire» de Verdi - «Rigoletto», «Le trouvère», «La traviata» -, les personnages étaient interprétés avec une grande virtuosité pour exprimer des sentiments très généraux, tels que l'amour ou la folie. Verdi, lui, saisit les sentiments de l'individu, il entre dans l'intimité de ces sentiments. J'ai souhaité que l'on montre cet aspect-là aussi, pas seulement le côté superficiel et éclatant d'une fille de mauvaise vie». Cette dimension intimiste de l'œuvre, souligne encore Yves Senn, «requiert une grande sincérité de la part de l'interprète. Il faut oser ouvrir son cœur complètement».

A l'heure où «l'opéra tend à nous gaver de mouvements et de tempi rapides», l 'Avant-Scène nous convie donc à rencontrer le personnage. A prendre, aussi, le temps d'écouter la musique. «Cela oblige à la simplicité, y compris dans l'interprétation de la partition». Sous la baguette d'Yves Senn, les 27 musiciens s'en tiendront à ce qui est écrit de la même façon que, sur le plateau, Claude Jean n'a pas conçu sa mise en scène pour en mettre plein la vue en multipliant les prouesses. «On ne verra pas la traviata sauter sur un trampoline», plaisante le directeur.

Joué en costumes d'époque, 1853, ce drame romantique tiré de «La dame aux camélias» d'Alexandre Dumas nous apparaît comme un tableau qui s'animerait. Petite mise en abyme, créée grâce à un grand cadre doré qui accompagne les états d'âme de Violetta: stable dans un moment de bonheur digne d'une image d'Epinal, flottant pour refléter une société frivole, bancal quand le sacrifice et la violence déstabilisent les amants...

Colombier, théâtre, dimanches 1er, 8 et 15 février à 17h; vendredis 6 et 13 février à 20h

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