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L'artiste Manon Pierrehumbert se dévoile dans sa nouvelle création, "L'empreinte"

La Chaux-de-Fonnière habille les poèmes de l’écrivaine hongroise Agota Kristof pour voguer entre ombre et lumière.

24 sept. 2018, 17:42
"L'empreinte", une création noire et lumineuse à la fois

En 2014, la vie de Manon Pierrehumbert, musicienne chaux-de-fonnière, est profondément bouleversée. Son médecin lui découvre un trouble d’ordre neurologique, une annonce qui la plonge «dans une remise en question totale» et chamboule tous ses repères et certitudes. Le besoin d’extérioriser sa maladie se fait sentir.

Et c’est à travers «L’empreinte», sa dernière création musico-théâtrale produite par sa compagnie Bin°oculaire, que la jeune femme de 32 ans exorcisera ses démons. 

Poèmes noirs

«En 2016, je suis partie à New York grâce à une résidence d’artiste octroyée par le canton de Berne. C’est là que j’ai commencé à travailler sur la dramaturgie de ‘L’empreinte’.» L’empreinte, soit ce sillon que creusent les expériences de vie dans nos chairs, qu’elles soient douloureuses, pédagogiques, ou même physiques. «L’empreinte est également – dans mon cas – ancrée dans ma chair mais invisible puisqu’elle se trouve sur mes IRM» souffle Manon Pierrehumbert. 

Dans son esprit, une question tournait en boucle: «Quand un tel choc vient bouleverser nos vies, que ce soit un problème de santé, un deuil, ou une séparation, qu’est-ce qu’on en fait? Cette interrogation, j’avais envie de la mettre en scène et de la partager». 
Grande lectrice d’Agota Kristof, elle découvre «par hasard» le recueil «Clous» publié en 2016, regroupant l’intégralité de ses poèmes... et c’est le coup de foudre. «Tout ce que j’y lisais faisait écho à ce que je ressentais. Ils traduisaient ce que moi, qui ne suis pas auteure, j’aurais voulu écrire.» Le fil rouge de «L’empreinte» est alors tout trouvé. 

Sa création, divisée en quatre parties, déroule l’existence d’une femme tourmentée à travers neuf poèmes tirés de «Clous». La bande sonore, composée majoritairement par ses comparses Moritz Müllenbach et Julien Mégroz, occupe une place de choix. Sur scène, violoncelle, percussion et installations sonores habillent les écrits d’Agota Kristof, déclamés, qui naviguent entre solitude, amertume, mort et douleur. 

Des «empreintes» très noires. Pourtant, Manon Pierrehumbert y voit une grande part d’espoir. «Chez Agota Kristof, il y a toujours une part d’ombre, mais finalement, elle ne fait que décrire la vie dans toute sa complexité. Ses poèmes contiennent toujours au moins deux angles de perception : il faut laisser la place à la douleur, tout en sachant qu’après vient la lumière.» Celle des projecteurs s’allumera jeudi pour la première de «L’empreinte».

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