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L'art seldjoukide et ottoman envoûte

18 janv. 2011, 11:32

critique - par jean borel

«Sceau mystérieux et sublime qui unit l'Europe à l'Asie», cette formule de Nerval est parfaite pour qualifier le rôle et la position de Constantinople-Istanbul qui, depuis sa fondation par Constantin au 4e siècle, n'a cessé d'attirer à elle et d'être le lieu de passage et de convergence des commerçants et des artistes d'Orient et d'Occident. Et que ne faudrait-il pas dire encore des cités emblématiques de Bursa, Edirne, Konya, Kayseri, Sivas, Iznik? C'est ce qu'a tenté Giovanni Curatola, s'attachant à dresser un tableau d'ensemble de ce qui n'a pas encore été fait, mais qui est toujours présent, puissant et envoûtant.

Le point de départ de ses recherches n'est pas celui de la période byzantine, qui a déjà fait l'objet de multiples travaux de référence, mais bien celui de la période islamique, dès 1071, date capitale de la défaite byzantine des Turcs seldjoukides à Manzikert, sur la rive orientale du lac anatolien de Van.

Trois inspirations majeures, comme trois matrices d'influences, ont alors rivalisé de génie pour développer au cours des siècles l'architecture et les arts turcs tels qu'ils sont encore visibles de nos jours: l'architecture des tribus anciennes dont les racines remontent aux steppes lointaines d'Asie centrale, avec leurs composantes chinoises et indiennes, celle de l'empire byzantin et de la culture chrétienne méditerranéenne et, enfin, celle de l'islam à l'apogée de ses conquêtes territoriales, politiques, économiques, religieuses et culturelles.

De superbes illustrations en pleine page couleurs scandent ainsi un texte fascinant, nous faisant voyager dans le pays de l'imagination et la terre du merveilleux, comme disait Lamartine, et contempler dans chacune des cités visitées ce qui est souvent invisible à l'½il nu, nous permettant d'entrer dans les mosquées et les madrasas, les caravansérails et les palais les plus prestigieux, où les richesses et les beautés ont afflué et se sont épanouies sous les deux dynasties seldjoukide et ottomane, dont Soliman le Magnifique fut l'un des commanditaires passionné.

«L'Art seldjoukide et ottoman», de Giovanni Curatola, Imprimerie Nationale 2010, 285 pages

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