Esseulée et plutôt déprimée parce qu'elle a perdu la garde de son enfant, Angèle (Clotilde Hesme) trouve de l'embauche dans un port de pêche en Normandie. Elle y fait la connaissance de Tony (Grégory Gadebois), marin pêcheur taiseux qui n'a rien d'un adonis. Entre les deux commence une valse-hésitation sentimentale où le désir finira par faire tanguer les curs. Dans un premier temps, l'homme de la mer gardera ses distances, jugeant impossible que cette femme à la fois fragile et séduisante puisse lui trouver un quelconque intérêt.
Malgré son ancrage géographique, le premier long métrage d'Alix Delaporte ne lève pas une tempête de sentiments dans la salle. Au mélodrame exacerbé, ce jeune réalisateur formé à Canal+ a en effet préféré une approche toute de pudeur véridique, qui s'accorde bien aux intériorités blessées de ses protagonistes. Porté par deux acteurs de talent, «Angèle et Tony» emporte d'abord notre adhésion. A la longue, le contexte social dans lequel le cinéaste inscrit sa romance malaisée devient hélas un peu trop envahissant, d'autant que Delaporte peine à mettre en scène le «collectif», à l'exemple d'une scène de grève réprimée par les forces de l'ordre, dont la crédibilité laisse à désirer. /vad
Réalisateur: Alix Delaporte
Genre: mélodrame
Durée: 1h27
Age: 10 ans, suggéré 12
Avec: Clotilde Hesme, Grégory Gadebois, Evelyne Didi
Cinéma: Apollo 3, Neuchâtel