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John Travolta au bazooka

26 févr. 2010, 11:52

A bientôt quarante-six ans, le cinéaste Pierre Morel vit un rêve: après le succès faramineux de «Taken» (2008) aux Etats-Unis (145 millions de dollars de recettes pour 20 millions d'entrées), le poulain de Luc Besson vient de signer des contrats avec la Paramount et Universal pour développer des projets. «From Paris with Love» sera donc son dernier film produit par l'auteur du «Grand bleu». A en croire l'ex-cadreur du premier «Taxi» (1998), c'est Besson en personne qui lui aurait soufflé l'argument de son troisième long métrage. Contrairement à ce que pourrait laisser croire son titre, «From Paris with Love» n'a rien d'une comédie romantique et est donc à prendre dans un sens un brin sarcastique, hum!

James Reece (Jonathan Rhys Meyers) œuvre comme assistant personnel de l'ambassadeur américain détaché en France. Commis à des tâches fort peu exaltantes, James pallie sa frustration en fantasmant à ses heures perdues des missions secrètes et impossibles, jusqu'au jour où ses supérieurs se décident à lui en confie une. Alors qu'un sommet international d'importance vitale se prépare, le jeune fonctionnaire doit aller accueillir à l'aéroport l'agent Wax (John Travolta) et faire équipe avec lui. Redoutablement efficace et guère sensible aux droits de l'homme, Wax va très vite initier son jeune chaperon à ses méthodes de dégénéré fort peu orthodoxes…

Visiblement, Morel se soucie comme d'une guigne d'un scénario de toute manière inexistant. Animé par un souci d'efficacité décervelant, à l'instar de l'agent Wax, il se fiche éperdument des amalgames douteux et met dans le même sac musulmans, terroristes et la jeunesse désœuvrée des cités, flirtant sans états d'âme avec le racisme bête et une misogynie consternante que l'on croyait à tort bannie de nos sains écrans. Pas de panique, ce n'est que du second degré, mouais…

Dans cette sombre affaire, seul Travolta semble s'amuser comme un petit fou: arborant un crâne rasé et des piercings du plus bel effet, il teste avec une joie enfantine une impressionnante panoplie d'armes à feu, dont un bazooka. Et quand il ne tire pas, il tape et retape dans le tas avec entrain. Manque peut-être juste un zeste de scientologie pour parfaire le tableau!

Neuchâtel, Rex; 1h40

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