Mais qui est cet homme qui met ses entrailles sur la table? Et qui est celui qui lui ouvre le ventre avec une plume de luxe japonaise? Ne se ressemblent-ils pas un peu? L’un est auteur, l’autre le personnage de ses livres, ou serait-ce l’inverse? Avec une subtilité aussi raffinée que les tortures imposées à ses personnages, et un flegme très britannique, Florian Eglin questionne les liens qui unissent l’écrivain et son personnage, dans un style dont le ton est donné par le titre: avec désinvolture, il mêle magnificence et grossièreté.
Quel est votre rapport avec votre personnage?
Quand je commence à mettre en mots une histoire que j’ai suffisamment macérée en moi pour l’écrire, j’ai en tête à la fois une atmosphère, une amorce et un, ou plusieurs personnages. Je me projette dans tout cela. Cependant, le rapport que j’entretiens avec mon personnage est ambivalent, contradictoire. C’est un meuble...