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Instants volés dans le reflet d'une vitre

03 juin 2009, 08:40

Gares, wagons, cafés ou rues désertes, parfois habités d'une présence solitaire qui semble constamment en attente… Habituée des voyages en train, l'artiste Dominique Delefortrie s'inspire de sujets indirects et silencieux, perçus à travers les reflets de fenêtres de trains ou de bus. Encore visibles jusqu'au 7 juin à la galerie Jonas à Cortaillod, ses peintures à l'huile issues de la tradition du photoréalisme côtoient les sculptures en grès noir de la jeune céramiste neuchâteloise Camille Rollier.

Travaillées méticuleusement sur la base de photographies, les peintures à l'huile de Dominique Delefortrie fixent l'instant d'un réalisme singulier. Seul le reflet de la vitre génère des compositions très inattendues, se jouant parfois de formes virtuoses à la frontière de l'abstraction. Ses rues, ses stations ou ses wagons de trains, souvent désertés, dépeignent des scènes urbaines, empreintes d'une grande solitude, évoquant les nombreux trajets du quotidien.

Ses compositions se basent régulièrement sur quelques formes géométriques simples, de larges aplats de couleur, et l'utilisation d'éléments architecturaux dont les puissantes verticales, horizontales et diagonales structurent le tableau. Privilégiant l'allongement des ombres et l'intensité des contrastes, les scènes nocturnes sont propices au travail de l'artiste.

Pourtant, une personne seule et anonyme y figure souvent, son visage ne trahissant aucune émotion, comme si le décor ou la situation le faisait pour elle. Révélatrices d'un certain silence, suggérant parfois la mélancolie, mais surtout l'attente, ses œuvres semblent décrire ces instants intemporels où la lecture et le café semblent dessinés comme alternative à la solitude, à l'instar de la série «Réflexions» ou «Pause café».

La scène est immobile, telle une situation prise sur le vif et qui semble pourtant se perpétuer inlassablement. Ce silence anonyme rencontre allégrement les sculptures organiques en grès noir de la jeune céramiste neuchâteloise Camille Rollier. Chaque repli conservant la touche consciencieuse et déterminée de l'artiste, ses céramiques se révèlent des œuvres très intérieures renfermant l'essence même de ses émotions. Un duo intéressant.

Cortaillod, galerie Jonas, jusqu'au 7 juin

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