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Il ne faut jamais dire son rêve à voix haute

Le poète turc devenu cinéaste Semih Kaplanoglu signe avec «Miel» son 5e film. Il s'est fait une place dans plusieurs festivals, surtout avec «Oeuf (Yumurta)», «Lait (Süt)» et «Miel (Bal)», Ours d'or à Berlin en 2010, les trois volets de sa «trilogie de Yusuf», partiellement autobiographique.

29 sept. 2010, 11:00

Le cinéaste Semih Kaplanogluv a écrit les textes de sa trilogie en même temps. Puis, il s'est attelé au tournage en débutant avec «Oeuf». Dans ce premier volet, Yusuf, la quarantaine, revient au pays natal à la mort de sa mère. Avec «Lait», le cinéaste évoque ensuite les 18 ans de l'adolescent qui ne supporte pas que sa mère veuve songe à se remarier. Et finalement, le dernier volet, «Miel» décrit la découverte du monde de son père par un enfant attentif de 6 ans. Une trilogie qui s'égraine dans une chronologie inversée essentielle, tant il était important de restituer les émotions du personnage vécues à 6 et 18 ans sans tenir compte de l'avenir que le réalisateur, lui, connaît. Défi relevé et semble-t-il réussi!

Dans une épaisse forêt proche des rives de la mer Noire, Yusuf suit son père Yacup qui exerce le métier d'apiculteur. Mais les nids de ses abeilles noires sont placés vers le sommet d'arbres géants dans une nature dense. L'enfant est attentif aux gestes de son père, mais aussi au mystère de la nature, aux couleurs d'une fleur, au vent qui frémit, au cheval qui se déplace librement. Il est curieux et se pose de fréquentes questions. Se prend-il à rêver et à vouloir s'en ouvrir à son père qu'il tiendra compte d'une sorte de secret que celui-ci lui révèle? «Il ne faut jamais dire son rêve à voix haute.» Est-ce cette consigne de silence qui conduit Yusuf à rester presque totalement muet avec sa mère? Est-ce le futur poète qui apprend déjà à rêver ses poèmes avant d'oser les formuler? A l'école où il se sent peu à l'aise, il se trouble et se met à bégayer au point de se ridiculiser en lisant un texte qui semble pourtant très beau.

Alors que son père grimpe le long du tronc d'un de ces arbres majestueux au sommet duquel il trouvera une «ruche» presque naturelle, une branche à laquelle est accrochée la corde se fissure et menace de se casser. On entend le son du bois qui craque avant la rupture...

Même s'il s'ouvre à différentes interprétations, «Miel» sait rester subtil et d'une simplicité séduisante. /FLY


Réalisateur:
Semih Kaplanoglu
Genre: drame
Durée: 1h43
Age: 16 ans
Avec: Bora Altas, Erdal Besikçioglu, Tülin Özen
Cinémas: Apollo 3, Neuchâtel; Scala 3, La Chaux-de-Fonds

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