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Herbie Hancock et Lang Lang, un tête-à-tête jubilatoire

07 juil. 2009, 09:48

Herbie Hancock et Lang Lang se sont fait plaisir dimanche soir au Festival de Montreux. En première mondiale, le légendaire musicien de jazz et le prodige du classique ont transporté 3000 spectateurs dans un dialogue musical ludique.

La complicité est évidente entre l'Américain de 69 ans et le Chinois de 27 ans, qui arborent des mines de matou goguenard et d'oiseau mystérieux. Ils distillent avec gourmandise des notes tantôt malicieuses, tantôt mélancoliques.

L'Orchestre national de Lyon ouvre les feux avec l'introduction des «Noces de Figaro» de Mozart, sous la direction du jeune chef américain John Axelrod. Puis Quincy Jones lui-même accueille sur scène les deux virtuoses du piano. Lang Lang, tout de noir vêtu, et Herbie Hancock, en costume aubergine, sont face à face pour un concerto de Vaughn Williams accompagné par l'orchestre. Concentrés, les deux artistes laissent d'abord peu entrevoir leur habituelle exubérance.

Hancock, surtout, a l'air studieux - lui qui délaisse les partitions depuis près d'un demi-siècle d'explorations musicales. Sous l'ovation de la salle presque pleine, il sourit jusqu'aux oreilles, comme soulagé d'avoir passé le cap.

Après une demi-heure, un couac des lumières fait croire à une pause. Claude Nobs retient juste à temps les spectateurs, qui sinon auraient manqué l'époustouflante prestation solo de Lang Lang. Son «Rêve d'amour» de Franz Liszt, très habité et d'une délicatesse extrême, maintient le public en apesanteur.

Hancock et Lang Lang offrent alors un moment de grâce en jouant à quatre mains les contes de «Ma Mère l'Oie» de Maurice Ravel - morceau intimiste, épaule contre épaule. Un léger sourire éclaire leurs visages et leurs doigts virevoltent comme des papillons sur les touches du piano.

Les deux compères sont rayonnants, heureux comme des gamins. Le public les applaudit longuement. Après la pause, l'orchestre réapparaît pour une pièce de Leonard Bernstein, le «Mambo» tiré de «West Side Story».

Herbie Hancock poursuit en solo avec une envolée jazz de son cru. Dans son élément, l'improvisateur se lâche enfin et le public savoure l'instant. La soirée atteint un sommet avec «Rhapsody in Blue» de George Gershwin. /ats

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