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François Silvant, une galerie de personnages à lui tout seul

François Silvant, alias Mme Pahud ou la vigneronne, est mort à Lausanne jeudi passé. L'humoriste vaudois avait 57 ans. Il a succombé à un cancer décelé en août 2005. Portrait. Le cancer a emporté François Silvant (photo David Marchon). L'humoriste préféré des Romands avait 57 ans. Ses funérailles se sont déroulées hier après-midi.

19 juin 2007, 12:00

Trublion sur scène, le Vaudois était un homme discret, casanier. Habile jongleur de mots, il peaufinait ses spectacles avec soin. Il les épurait dès l'écriture, puis dans la gestuelle. Sa galerie de personnages hauts en couleur faisait rire toutes les générations, d'autant plus que son humour savait être caustique.

Sur le plan privé, depuis quelques années, il avait rendu publique sa relation avec son compagnon. «Philippe était l'amour de sa vie», raconte le manager de l'humoriste, Grégoire Furrer. «Il le connaissait depuis trente ans et l'a accompagné jusqu'à la fin. Leur couple était un exemple pour les gens qui l'ont connu.»

Né le 15 octobre 1949 à Lausanne, François Silvant a grandi à Ecublens (VD). Il obtient un diplôme de dessinateur en génie civil et suit parallèlement des cours de guitare, puis de diction de théâtre.

Il entame sa carrière sur les planches en 1970. Interrogé il y a quelques années, il résumait ses débuts par une boutade: «J'ai fait quelques figurations intelligentes et diverses silhouettes au lointain.»

Durant une dizaine d'années, il joue des auteurs classiques ou modernes, fait du cabaret et participe à deux revues en Suisse romande. Il enchaîne les feuilletons radiophoniques et les dramatiques télévisées. De passage dans un festival en France, il y découvre le one-man-show de Michel Boujenah, ce qui l'encourage à écrire son premier spectacle en solo lors d'une période de chômage, en 1983. Il présente «Je veux plus de crème dans les mille-feuilles» à l'automne de cette année-là.

«Les costumes venaient de l'Armée du salut», racontait-il. «On m'avait prêté une chaise que j'ai toujours. Je pensais faire une expérience, jouer trois jours au théâtre de l'Echandole», à Yverdon-les-Bains.

Artiste pétri de doutes à ses débuts, il apprivoise néanmoins le succès. François Silvant remplit bientôt les salles sur son seul nom. Malgré une tentative à Paris, l'humoriste a surtout écumé les scènes romandes.

Il signe neuf spectacles. Ce sont notamment «Un Suisse peut en cacher une autre» (1987), «François Silvant et ses dames» (1989), «Mais taisez-vous!» (1996), «La fête de la vigneronne» (1999) ou «Mes plantes vertes sont magnifiques» (2003).

Il imagine et incarne maints personnages, dont l'illustre Madame Pahud, son amie Paulette, Jacqueline et tant d'autres. «Ce sont des amis, je les aime tous!», disait-il. «Avec eux, je suis un peu comme un marionnettiste. J'aime avoir des registres différents et donner l'impression au spectateur qu'il voit une foule de personnages.»

Avec ses grosses lunettes sur le nez, sa perruque bouclée et son grand manteau de laine, Madame Pahud est sans doute le personnage le plus proche de François Silvant. Dans son plus récent spectacle, elle lui a reproché de ne pas avoir pu jouer de grands rôles.

Il entame en 2003 la série «Le Petit Silvant illustré», que diffuse la Télévision suisse romande. Il a publié une sélection de ses meilleurs textes titrée «Sketches». L'ouvrage en réunit 24, agrémentés d'illustrations de Raymond Burki. Sur une centaine de pages défilent «La visite à l'hôpital», «Madame Pahud à la maison de retraite» ou «Le témoin de Génova». / PHT-ats

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