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Et le cinéma de rendre justice

07 sept. 2011, 11:32

Actuellement en compétition à la Journée des auteurs de la Mostra de Venise, «Présumé coupable» revient sur l'une des plus monstrueuses erreurs judiciaires de notre époque. C'était l'affaire d'Outreau. En 2001, la justice française commettait une terrible «bavure» en écrouant plus de dix personnes pour des crimes horribles qu'elles n'avaient jamais commis, poussant les unes au suicide, les autres à vivre un véritable enfer. Le réalisateur français Vincent Garenq a choisi de raconter le calvaire de l'un d'entre eux: Alain Marécaux, père de famille et, ironie du sort, lui-même huissier de justice.

Grâce au journal de ce prisonnier broyé par une machine judiciaire inique et une société surmédiatisée qui condamne avant de juger; grâce aussi à l'interprétation extraordinaire de Philippe Torreton qui incarne l'isolation et l'autodestruction, Garenq reconstitue une histoire kafkaïenne. Au plus près de la réalité, le cinéaste recourt aux actualités de l'époque et révèle la dimension profondément théâtrale, à la limite de l'absurde, d'une séance de tribunal, rappelant ainsi «10e Chambre, instants d'audience» (2004) de Raymond Depardon. Puis, partant de l'hypnose collective que les policiers, les juges et les journalistes ont alimentée, «Présumé coupable» va au-delà de l'erreur judiciaire proprement dite et parvient à restituer le drame d'un accusé qui pourrait être n'importe qui. Et le cinéma de faire à nouveau justice à un système expéditif et à l'emporte-pièce, qui privilégie la rhétorique et la «mise en scène» à l'examen des faits.

De Vincent Garenq
Avec Philippe Torreton, Wladimir Yordanoff, Noémie Lvovsky…

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