Dans le froid de Liverpool, Patrick peste. Le temps est aux nuages sombres, au vent humide dispersant les effluves salins de la Mersey. Mais il ne pleut pas. Ce qui ferait dire à un Liverpuldien qu’il fait beau. Patrick n’est pas de cet avis. Engoncé dans sa capuche et sa veste en cuir noir, il ne laisse échapper que sa longue barbe rousse, et le soupir d’avoir quitté sa belle Gruyère. Pourtant, il ne regrette pas le déplacement. Il est venu accompagner son ami, qui a un cargo à prendre pour New York.
Oui, je pars sur un porte-conteneurs. «Mais pourquoi?» Mais pourquoi pas! Les réactions ont été nombreuses à l’annonce de ce projet. D’incrédules, elles sont passées à une excitation envieuse. Plus rares ont été les «Tu n’aimes pas l’avion?» Puis, ça a enchaîné: «Combien de temps ça dure? D’où pars-tu? C’est cher? Tu peux payer ton voyage en...