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Duo fusionnel entre fragments et souillure

07 sept. 2011, 11:27

Pour sa nouvelle exposition, la galerie Une à Auvernier propose la rencontre de deux artistes, Francisco da Mata et Alexandre Bianchini. Deux visions artistiques qui traduisent à leur manière la vision morcelée et saturée des sociétés modernes ou la nostalgie d'une unité perdue.

A la fois fragments, variations et arrangements, les conceptions de Francisco da Mata s'incarnent dans un art de l'assemblage, qui propose une relecture des images et des objets de notre quotidien. S'adonnant avec allégresse au jeu des apparences, l'artiste neuchâtelois travestit pour mieux révéler.

Détachées de leur lieu et fonction d'origine, ces «œuvres vestiges» développent leur propre esthétique, se transforment en objets tridimensionnels, révélant une incroyable puissance sculpturale qu'il s'agisse d'encadrements détruits, puis recomposés, ou de papiers de couleur déchirés dont on ne saisit que des fragments d'images.

Entre art et design

A mi-chemin entre art et design, son langage est pluriel, percutant, cherchant à se libérer de toute catégorisation formelle. L'espace même de l'exposition est remis en question lorsque les cimaises de la galerie servent de support à des rouleaux d'œuvres sur papier qui s'en dégagent à l'horizontal. Francisco da Mata excelle dans l'art de la transgression des limites, de l'interdisciplinarité, mais aussi dans l'art de la réflexion indirecte, de l'allusion, y incluant des aspects littéraires et philosophiques. Le pouvoir d'évocation de ces visions fragmentaires laisse ainsi libre cours à l'imaginaire du spectateur, qui, mobilisé, doit achever le projet de l'artiste par un dialogue librement associatif.

Syntaxe fracturée

La démarche plurielle et la syntaxe parfois fracturée du Genevois Alexandre Bianchini offrent au premier abord une fusion manifeste entre les deux artistes. Pourtant, ses toiles maculées, aux symboles érotiques ou provocants, qu'il nomme ses «garages paintings» se distinguent très vite. A l'instar de gros plans, ses compositions laquées, constituées d'un seul élément à la fois, isolé de tout contexte et travaillé en aplats de couleur, se confrontent à ses délicates sculptures en cire noircies. Son art entre fragilité et violence trouve ici son apogée créatrice et technique dans l'œuvre monumentale «Mad Engine».

Auvernier, galerie Une. Jusqu'au 8 octobre

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