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Du tango dans les textes de la messe

08 juil. 2009, 11:42

Etrange rencontre que celle du tango et des textes de la messe. Une rencontre si improbable qu'elle a suscité, samedi, Salle Faller à La Chaux-de-Fonds, le vif intérêt du public d'abord, puis les plus chaleureux applaudissements.

Compositeur de la «Misa a Buenos Aires», Martin Palmeri a vécu dans un pays où la musique naît dans l'instant, se vit et se danse. Il a quitté l'Argentine nourri de tango, il en connaît tous les airs, les subtilités rythmiques. Pour lui le tango est une expérience vitale, il le retransmet comme tel et pourquoi pas aux textes de la messe.

Avec ses collègues musiciens, Timur Yakubov, Nicolas Penel, violons, Laurent Galliano, alto, Mathieu Rouquié, violoncelle, Winfried Holzenkamp, contrebasse, Wolfgang Winiger, bandonéon et lui-même au piano, il a formé bien plus qu'un orchestre, il a créé un climat et là le rôle d'un chœur mixte, en l'occurrence l'Ensemble vocal de Neuchâtel, dirigé par Steve Dunn a été déterminant. Tous semblaient se connaître sans jamais s'être rencontrés.

Palmeri excelle dans l'orchestration. Il utilise le clavier et la contrebasse comme base, de laquelle s'élèvera, comme une supplication, le chant du bandonéon, ou rendra son rythme implacable au tango. Le Kyrie et le Gloria sont enchaînés dans l'éclat, le Credo, commencé par le violoncelle, apparaît, pour le chœur mixte, dans un style psalmodié, où le «Incarnatus est» sera sublimé par la voix de Isabelle Henriquez, mezzo soprano qui a pris place parmi les grands interprètes et interviendra encore dans d'autres parties solistes de la messe. Sanctus, Benedictus, Agnus Dei, condensent sous la forme la plus allusive, différents styles argentins.

Félicitons l'Ensemble vocal de Neuchâtel, dirigé par Steve Dunn, du travail entrepris sur un répertoire inhabituel, faisant vivre musique et textes liturgiques avec ferveur. Les registres, équilibrés, du chœur mixte, ont fait valoir leurs qualités, en début du concert déjà, dans l'interprétation de pages de compositeurs irlandais du 19e siècle.

Neuchâtel, Eglise de la Collégiale, mercredi 8 juillet, 20h

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