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Diplôme de musique pop en poche

08 juin 2011, 11:32

Mi-juin à la Haute école d'arts de Zurich, cinq musiciens achèveront leurs études de niveau Master dans la section de musique pop. Inédite en Suisse, cette formation ne vise pas à former des pop stars. Ces jeunes talents veulent faire de leur vocation une profession.

Pour la Zurichoise Mara Miccichè, 25 ans, la musique pop, c'est tout ce qui n'est pas du classique ni du jazz: «Il y a beaucoup de niches dans la pop. Moi, je m'intéresse surtout au secteur «indépendant», qui prend de plus en plus d'importance et qui permet, grâce à internet, de travailler en réseau au-delà des frontières nationales.»

Intensif et exigeant

Mara Miccichè joue du piano depuis l'âge de 4 ans ainsi que de la guitare. Mais son «principal instrument» est sa voix et la musique son mode d'expression privilégié. La jeune femme est entrée dans la filière musique pop de la Haute école d'arts de Zurich en 2006. Elle sera, aux côtés de quatre condisciples masculins, la première musicienne suisse à obtenir un master dans ce domaine. Pendant ces cinq ans, elle a beaucoup travaillé, y compris par elle-même.

«Ça a été un parcours passionnant, raconte-t-elle. J'ai fait beaucoup d'expériences. Avant, j'avais un groupe de rock indé. Maintenant, je suis devenu plus expérimentale». Elle estime qu'elle est sur le bon chemin pour trouver son propre style.

La chanteuse se souvient que ses deux premières années d'études ont été très denses, avec beaucoup d'examens et de théorie: harmonie, éducation de l'ouïe, histoire de la musique, puis apprentissage des instruments, workshops consacrés aux styles et à l'histoire de la pop dans toutes les directions stylistiques, des années cinquante jusqu'à aujourd'hui.

A partir de la troisième année, celle du bachelor, les jeunes musiciens de l'école zurichoise peuvent en grande partie façonner leur programme en fonction de leurs intérêts. Une classe comprend systématiquement cinq personnes étudiant le chant, le clavier, la guitare, la basse ou la batterie. De cette manière, elles forment un groupe qui fait de l'expérimentation dans les workshops et accumule les expériences

Apprendre le métier

Les personnes qui suivent cette filière doivent passer un examen d'entrée. «Nous cherchons des musiciens qui montent déjà sur scène, écrivent des chansons, travaillent en studio, et qui veulent saisir l'opportunité de faire de leur vocation une profession», dit Heiko Freund, responsable de la section de musique pop.

Le but de la formation est de permettre à ses participants de gagner plus tard leur vie dans leur domaine. «Je dis toujours à mes étudiants que nous leur donnons des outils leur permettant de jouer différents rôles dans la musique pop», explique Heiko Freund.

Dans ce métier, il n'y a pas que la chanteuse sur scène, mais aussi les gens qui œuvrent en coulisses: le compositeur, le guitariste en studio, le mixeur…, bref tous des musiciens professionnels qui vivent de leur job. Heiko Freund le dit avec insistance: «Nous ne formons pas de futures pop stars. Nous ne faisons pas du casting!».

La filière est née dans le sillage de la réforme de Bologne, au début du siècle. En 2004, le guitariste et professeur de musique Heiko Freund a reçu un mandat pour une étude de faisabilité. «C'était le bon moment pour l'introduction d'un enseignement de la musique pop, de la même manière que pour le jazz dans les années 1970», dit-il.

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