Grand rendez-vous annuel du théâtre, le Festival d'Avignon a lancé hier son édition 2011, largement ouverte sur la danse. Sur les 35 grands spectacles annoncés, le festival se targue de présenter 22 créations, dont 15 conçues spécialement pour cette manifestation qui se déroulera jusqu'au 26 juillet.
Chorégraphie ludique
Seize enfants âgés de 6 à 11 ans sont au cur de «Petit projet de la matière», d'après une chorégraphie d'Odile Duboc recréée par Anne-Karine Lescop, avec des élèves d'une école élémentaire d'Avignon. Tout, dans cette chorégraphie ludique, a été adapté à la taille des enfants d'une école du quartier difficile d'Avignon où doivent être implantés d'ici 2013 une salle de répétition et des logements d'artistes.
Comédie féroce
Autre ton, avec «Le Suicidé» de Patrick Pineau, le soir dans la carrière de Boulbon. Cette comédie russe drôle et féroce, écrite par Nicolaï Erdman sous Staline, fut censurée tandis que son auteur, arrêté à plusieurs reprises, renonçait à l'écriture théâtrale. Le metteur en scène Patrick Pineau, qui interprète le rôle-titre, s'entoure de «ses comédiens-amis» dans cette pièce qui est autant une comédie de murs que la dénonciation d'une société totalitaire.
Autre interrogation sur l'histoire, donnée dès le premier soir, la pièce «Jan Karski (Mon nom est une fiction)» inspiré du roman de Yannick Haenel, «Jan Karski», résistant polonais, catholique, qui témoigna, en vain, de la tragédie du ghetto de Varsovie pendant la guerre.
Bertrand Cantat s'abstient
Parmi les stars, le festival compte sur la présence de Jeanne Moreau, qui jouera avec Etienne Daho «Le condamné à mort» de Jean Genet, et Juliette Binoche, dans «Mlle Julie» d'August Strindberg.
Bertrand Cantat a en revanche renoncé à prendre place dans les churs de la trilogie de Sophocle «Les Trachiniennes, Antigone, Electre», de Wajdi Mouawad.
Boris Charmatz présentera «Enfant», conçu spécialement pour la Cour d'honneur, avec 27 enfants de 6 à 12 ans, et «Levée des Conflits», donnée au milieu d'une grande pelouse entourée du public. / ats-réd