L’une veut tuer le temps. L’autre veut faire le vide. Hélène et Mathieu se croisent dans un hôtel à Lisbonne, la ville de la saudade. Ce mot portugais est si fort qu’il est entré dans nos dictionnaires: «Sentiment de délicieuse nostalgie, désir d’ailleurs qui s’exprime dans le fado et la morna», dit drôlement le Larousse. On le comprend vite, ce n’est pas une histoire d’amour que Philippe Besson va conter.
Pourtant, au début, ça en a l’apparence: un homme aborde une femme alanguie, à l’ombre d’un parasol. Ils sont Français tous les deux, cela peut rapprocher. Mais c’est tout autre chose qui va les unir. Chacun a été frappé par un séisme. Hélène a perdu son mari après un tremblement de terre à San Francisco quand elle se trouvait à Paris. Mathieu a été quitté par son amant; quand il a cherché à le rejoindre à Lisbonne, c’est une...