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«Bob Marley incarne un prophète»

16 juil. 2011, 11:20

Considéré comme le Ben Harper helvétique, William White confirme avec son troisième effort tous les espoirs placés en lui. Ses arpèges folk et ses rythmes reggae seront à déguster au gré des festivals de l'été.

Votre dernier single s'intitule «How can I be free?» («Comment puis-je être libre?»). Avez-vous trouvé des réponses?

Mon but n'est pas d'apporter des réponses, mais de poser des questions essentielles. A chacun de trouver la réponse. Par essence, la liberté est une notion identique pour tous et partout: c'est pouvoir faire ce que l'on a envie de faire. Mais elle n'a pas les mêmes implications en Occident que dans les pays pauvres. Chez nous, nous vivons dans le stress et une certaine confusion, car tout est basé sur l'argent. En Afrique, ils n'arrivent pas à se sortir du chaos.

A vos yeux, qu'est-ce qui importe le plus: la musique ou le message?

Les deux sont indissociables. Je pense que l'homme est capable de créer, mais qu'il a besoin d'une inspiration extérieure pour exprimer ses idées. En tant que musicien, je me considère comme un canal susceptible de transmettre un message. Pourquoi ai-je reçu un talent d'artiste? Pour devenir riche, célèbre et sexy? Certainement pas! Mais bien pour pointer du doigt certains dysfonctionnements de notre société. Mon but est d'attirer l'attention, de poser des questions. Le talent que l'on reçoit est une chose, ce que l'on en fait en est une autre. Tout est dans la noblesse de l'intention.

Pensez-vous que la musique puisse changer les mentalités et faire évoluer la société?

Absolument, la musique peut aider à cela! La musique renferme quelque chose de très puissant. Elle peut être utilisée à bon ou à mauvais escient, dans un but altruiste ou égoïste. Elle renferme cette dualité et tout dépend de ce que l'artiste en fait. L'artiste possède un avantage sur les politiciens et sur les publicitaires: les gens paient pour l'écouter et ont envie de l'écouter. Alors que les publicitaires et les politiciens paient pour se faire entendre. S'adresser à un public est devenu très cher. Ce privilège de l'artiste s'accompagne également d'une grande responsabilité.

On vous assimile volontiers à Ben Harper, dont vous ferez la première partie le 5 août, au Rock Oz'Arènes d'Avenches. Acceptez-vous la comparaison?

Je comprends que les gens aient besoin d'établir des comparaisons, d'étiqueter les artistes. C'est une attitude naturelle, surtout pour expliquer à quelqu'un qui ne connaît pas ma musique dans quel genre j'évolue. Je me considère un peu comme un OVNI dans le ciel musical. Le fait d'être appelé le «Ben Harper suisse» n'est en soi ni positif, ni négatif. Cela dit, c'est plutôt flatteur.

Avez-vous été influencé par la vague d'auteurs-compositeurs-interprètes de la côte ouest des Etats-Unis: Jack Johnson, Donavon Frankenreiter ou G.Love?

Non, j'ai surtout eu deux grands modèles: Bob Marley et Bob Dylan. Leur message m'a toujours fasciné. Eux, ils étaient réellement libres. Bob Marley incarne pour moi un prophète, mais pas au sens religieux. C'était un prophète social. Lorsque j'ai sorti mon premier album, «Undone» en 2005, j'ai été très critiqué dans la presse musicale. On a écrit que je faisais de la musique pour feux de camp. Peu après, ces songwriters de la West Coast ont commencé à faire parler d'eux en Europe. Tout à coup, ces mêmes critiques disaient que ma musique était fantastique. nier qu'ils ont donné un coup de pouce à ma carrière, qu'ils ont montré la voie. Mais ils ne m'ont pas influencé.

Selon quelles valeurs prenez-vous vos décisions au quotidien?

Chacun a des valeurs, des croyances. Il est impossible de vivre sans. Pour moi, vivre c'est chercher à m'améliorer. C'est quelque chose qu'il m'est difficile d'évoquer, parce que cela touche un domaine très intime et que je n'aimerais pas être mal compris.

Mais en résumé, j'essaie de ne pas vivre pour l'argent et de ne pas vivre que pour moi.

En concert en Romandie:
Samedi 23 juillet: Paléo festival Nyon.
Samedi 6 août: Rock Oz'Arènes, Avenches.
Jeudi 11 août Rockaltitude au Locle.
Samedi 3 septembre Ça jazz à Delémont.
Voir aussi
www.williamwhite.ch

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