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Béjart Ballet, aujourd'hui comme hier

24 déc. 2009, 10:19

Depuis samedi dernier, et jusqu'à hier à Lausanne, «Ce que l'amour me dit» a fait un grand retour sur la scène de Beaulieu. La chorégraphie de Béjart, la musique de Mahler prise pour l'élan émotionnel qu'elle génère, font toujours rêver les danseurs et le public. Cette reprise était aussi une manière de retrouver l'esprit du Béjart Ballet Lausanne. On y voyait quelques anciens, Domenico Levre, aujourd'hui répétiteur. D'aucuns sont partis et avec eux un peu de la mémoire de l'équipe, d'autres sont arrivés, mais l'esprit est le même.

En admirant dimanche Elisabeth Ros, née pour être l'égérie de Béjart et Julien Favreau son superbe partenaire, on imaginait les interprètes qui, en 1974, ont créé «Ce que l'amour me dit». Pas de doute, ce couple incarne à merveille l'esprit romantique, il s'est glissé dans le rôle et est devenu pareil. Une version absolument vivante à tout instant.

Deux chorégraphes qui ont été partenaire ou élève de Béjart ont présenté des créations dimanche à Lausanne. Tony Fabre propose «Ismaël» né d'un conte espagnol. Le chorégraphe crée pour le Béjart Ballet Lausanne, pour ses danseurs qui, comme lui ont développé des talents dans le mouvement, dans le jeu théâtral. Il joue sur le temps qu'il emploie comme un élément architectural, il aime les mouvements presque immobiles, les beaux pas de deux.

Joost Vrouenraets a étudié à l'école-atelier Rudra Béjart avant d'intégrer le Béjart Ballet Lausanne en 2004 où il a été soliste dans la première création de Gil Roman que Béjart avait désigné comme successeur. Joost Vrouenraets présente «Ex Orbis». Au départ il y a une vision, celle des êtres dont les vies se superposent, s'entrecroisent comme autant de cercles multiples qui, dans un besoin de repères, vont construire des cadres, des structures.

La chorégraphie est extrêmement rigoureuse, toute d'énergie, de pulsion. En refoulant le sentiment, le chorégraphe crée davantage d'émotion. La musique de Alva Noto, Kronos Quartet, Peteris Vasks, Kimmo Pohjonen, est presque cinématographique et, comme au cinéma, elle fait passer les événements d'un plan à l'autre. Dans cet espace, Vrouenraets plus proche ici de William Forsythe que de Béjart, utilise le vocabulaire de la danse classique dont il tire d'excellentes solutions.

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