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BD: bisbille judiciaire entre Uderzo et sa fille

Albert Uderzo, cocréateur d'Astérix connait un différend judiciaire avec sa fille, à quelques jours de la parution d'un nouvel album. Enjeu: un empire financier de plusieurs dizaines de millions d'euros.

14 oct. 2013, 06:35
A quelques jours de la sortie du nouvel album d'Astérix, l'irréductible Gaulois est au coeur d'une tourmente judiciaire opposant son cocréateur Albert Uderzo (photo) à sa fille. Avec comme enjeu un empire financier de plusieurs dizaines de millions d'euros.

A quelques jours de la sortie du nouvel album d'Astérix en France et dans quatorze autres pays, l'irréductible Gaulois est au coeur d'une tourmente judiciaire opposant son cocréateur Albert Uderzo à sa fille. Avec comme enjeu un empire financier de plusieurs dizaines de millions d'euros.

Une enquête a été ouverte début octobre par le parquet de Nanterre (région parisienne) à la suite d'une plainte déposée en septembre par Sylvie Uderzo, principale héritière de la fortune de son père. Elle accuse l'expert-comptable du dessinateur, Armand Turquet, de faux témoignage.

Ce nouvel épisode judiciaire intervient au terme d'un conflit familial qui a éclaté en 2007, lorsque Sylvie Uderzo et son époux Bernard de Choisy ont été remerciés par les éditions Albert René, en charge des albums d'Astérix conçus après le décès du co-auteur René Goscinny.

Mme Uderzo, qui s'opposait à la cession de la société à Hachette Livre (effective en 2008), avait déposé plainte en 2011 pour "abus de faiblesse", accusant certains membres de l'entourage de son père, aujourd'hui âgé de 86 ans, de profiter de son état de santé pour influer sur la gestion de son oeuvre et de sa fortune.

Mensonge

Alors que la plainte pourrait être classée sans suite, selon le rapport des enquêteurs que l'AFP a pu consulter, Mme Uderzo accuse l'expert-comptable, entendu en mars 2012 comme témoin dans ce dossier, d'avoir menti pour empêcher la procédure d'aboutir.

"Aucun élément n'a révélé des faits d'abus de faiblesse" dont auraient été ou seraient encore victimes Albert et son épouse Ada Uderzo, selon les enquêteurs, qui mettent en avant "l'énergie étonnante", "la grande vivacité intellectuelle" et "la mémoire intacte" du dessinateur.

Mais l'avocat de la fille du dessinateur, Me Nicolas Huc-Morel, estime que l'enquête "n'a pas été jusqu'au bout" et que "certaines pistes méritent d'être approfondies". Le père d'Astérix a toujours démenti être en état de faiblesse. "C'est une sorte de harcèlement. C'est douloureux (...) J'étais loin en tout cas de m'attendre à une chose pareille", a-t-il confié.

L'enjeu de cette saga judiciaire est de taille car Astérix est assis sur un tas d'or. Le célèbre Gaulois est la BD la plus vendue (352 millions d'albums) et la plus traduite (111 langues et dialectes) au monde. Le prochain album, le premier sans Uderzo, sort le 24 octobre dans quinze pays.

Chez les Pictes

Uderzo, qui a déposé aujourd'hui ses pinceaux, a passé le relais à Jean-Yves Ferri (scénario) et Didier Conrad (dessin) pour ce 35e opus, "Asterix chez les Pictes", qui se situe en Ecosse. "Quand j'ai décidé de poser mes pinceaux, cela m'a serré le coeur, mais c'est une chance d'être là pour voir se poursuivre l'aventure", a confié Uderzo.

Mais le co-créateur de Petit Gaulois aux 352 millions d'albums vendus de par le monde a aidé ses successeurs de ses conseils et se dit "heureux de pouvoir vivre cette transmission, et ces deux zigotos ont fait un travail formidable".

Le succès d'Astérix, "c'est un phénomène extraordinaire, tout ce que je souhaite à mes successeurs, c'est que cela dure encore longtemps", a-t-il indiqué.

"Albert a été un guide précieux. Il était le seul à pouvoir mettre le doigt sur ce qui n'allait pas. Sans lui, au lieu de huit mois, j'aurais mis deux ans à dessiner l'album", raconte Conrad. De son côté, Ferri a mis six mois à écrire le scénario, sous forme de story-board. "Faire un Astérix, a-t-il dit, c'est un peu jouer au faussaire mais Albert m'a fait confiance".

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