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Aventures au poil de Petit Poilu

On n'a jamais publié autant d'albums pour enfants que depuis que l'on sait que la BD n'est pas seulement faite pour les enfants. Dans une production pléthorique, prenons le temps de saluer la sortie du cinquième album des aventures de Petit Poilu.

25 juil. 2009, 09:32

A première vue, il n'est pas bien joli Petit Poilu: grosse tête noire pleine de poils, nez rouge, est-ce une mouche, un bébé fourmi, un pou? Mais qu'il est attachant avec son petit justaucorps vert et sa frimousse candide! Et puis après tout, il n'a que deux bras et deux jambes; et on ne voit pas pourquoi on ne s'identifierait pas à lui en frémissant à ses ébouriffantes aventures sans paroles.

Fleuron de la collection «Puceron» des Editions Dupuis (à ne pas confondre avec la collection «Punaise» pour les plus de 6 ans), les aventures de Petit Poilu peuvent se savourer dès 3 ans, ce qui ne veut pas dire que les scénarios soient totalement dépourvus de cruauté. En fait, cette série est un bon exemple de ce que l'extrême simplicité peut faire bon ménage, en matière de BD, avec un sens très fin de la structure.

Chacun des albums est construit sur le même modèle. A la première page, il retrouve sa maison, mange un bon souper avec ses parents et s'endort dans son lit après avoir regardé l'objet qu'il a ramené de son équipée. Au milieu de celle-ci, où il peut avoir été confronté à une sirène carnivore, à un vampire, à une sorcière déguisée en maman-gâteau ou, comme c'est le cas dans ce cinquième tome «La féroce tribu des Bonapéti», il se retrouve dans une situation très critique.

Il sort alors une photo le représentant dans les bras de sa maman et cela va tout de suite mieux: le cours des choses se renverse et les méchants s'avèrent soit plus faciles à vaincre que l'on croyait, soit finalement pas si méchants que ça, amadouables par exemple à l'aide de gros gâteau à la crème fraîche.

On découvrira ici Cacahuète, la petite cannibale au cœur tendre, une jungle digne de Moogli et un roi très sensible aux sucreries. Métaphores délicieuses et intelligentes des dangers de la vie de tous les jours, les parcours de Petit Poilu sont comme de minuscules contes philosophiques aux couleurs pimpantes où la cellule familiale - bien heureusement - l'emporte toujours sur les aléas de l'existence. /ACO

«Petit Poilu, tome 5, La tribu des Bonapéti» Pierre Bailly (dessin) et Céline Fraipont (scénario), Editions Dupuis 2009

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