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Auditeurs plongés dans la troisième dimension

Demain à l'Usine électrique de La Chaux-de-Fonds et dans le cadre de la Société de musique, le Lost Cloud Quartet engagera un dialogue particulier avec un lieu dont l'espace constitue une éclectique matière sonore à façonner.

13 janv. 2011, 04:15

Formé de Marco Bontempo, Leonardo Sbaffi, Albert Napolitano et Gianluca Pugnaloni, le Lost Cloud Quartet a comme fer de lance l'interprétation de la musique de nos jours. Comptant parmi les quatuors les plus appréciés en Europe, l'ensemble italien est le médium privilégié de la musique de Salvatore Sciarrino dont il a créé, entre autres, «Studi per l'intonzione del mare», œuvre extraordinaire jouée en mai 2007 à La Chaux-de-Fonds dans le cadre du festival Les Amplitudes.

Au programme de ce concert unique donné par le quatuor italien, «Four 5», œuvre pour quatuor de saxophones et électronique de John Cage et «La bocca, il piedi, il suono», pour quatre saxophones alto solistes et 100 saxophones alto préenregistrés de Salvatore Sciarrino.

Même si le premier nommé, grand théoricien de l'esthétique au 20e siècle, prend une place notable dans la mémoire collective grâce notamment à ses fameux pianos préparés, le second a, quant à lui, le plus vaste catalogue d'œuvres des compositeurs d'aujourd'hui.

Penseur effréné, John Cage a radicalement torpillé la conception occidentale de l'œuvre d'art. Bouleversant l'ordre établi de la musique, il interrogea sans relâche le sens sacré du beau son. «Four 5» caractérise ainsi l'intention du compositeur de s'éloigner des sons purement musicaux et de laisser le champ libre à l'interprétation.

Salvatore Sciarrino se définit volontiers comme un autodidacte qui ne présente pas une rupture, mais une conception évolutive de la musique. Souvent désignée comme écologie de l'écoute et du son, la musique de Sciarrino est intimiste, concentrée et raffinée. Donnée en première mondiale, «La bossa, il piedi, il suono» est une œuvre conciliant les opposés, interrogeant les extrêmes. Disposé en carré autour des spectateurs, le quatuor plongera l'auditeur dans une nébuleuse de sons marquant une frontière diaphane entre le rêve, le sommeil et la réalité.

Le concert de demain soir échafaudera une troisième dimension au rituel bilatéral musiciens-auditeurs, qui constitue habituellement le concert traditionnel. En scénographiant littéralement l'acoustique de l'Usine électrique, le quatuor mettra le public au cœur d'un dispositif sonore impressionnant. Chamboulant ainsi la perception auditive, le Lost Cloud Quartet entre parfaitement dans le champ sémantique de l'œuvre de John Cage. /LHU

La Chaux-de-Fonds, Usine électrique, demain à 20h15

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