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A Pâques, une «Passion selon saint Matthieu» unique

19 mars 2010, 10:36

Pour ceux qui ne maîtrisent pas le slavon - la langue liturgique russe - un évangéliste récite la parole de saint Matthieu dans l'idiome du public. En allemand ce dimanche à l'abbaye d'Einsiedeln et en français à Fribourg (le 27 mars) ainsi qu'à Neuchâtel (mardi 30 mars). «Il est important que les spectateurs comprennent la dynamique de cette œuvre», note Alexandre Traube.

Le directeur musical de cette «Passion selon saint Matthieu» s'enflamme quand il évoque cette œuvre composée il y a quatre ans par Mgr Hilarion Alfeyev, privat-docent de l'Université de Fribourg. L'évêque, formé à Paris et Oxford notamment, est le numéro deux du Patriarcat orthodoxe de Moscou. Il incarne la volonté d'ouverture de l'Eglise orthodoxe russe.

«C'est unique de monter cette œuvre!», poursuit Alexandre Traube, promettant deux heures d'émotion spirituelle. Ce drame sacré comporte des méditations musicales, comme un clin d'œil à Bach. «Hilarion Alfeyev puise son inspiration, pour la musique occidentale, chez Jean-Sébastien Bach. Il y mêle le meilleur de la tradition russe.» Très occupé à Moscou, le métropolite russe n'assistera vraisemblablement à aucun des trois concerts: «D'ailleurs, il ne parle jamais de sa musique et n'aime pas que les autres le fassent...», s'excuse Alexandre Traube. Liturgie d'Orient et musique orchestrale d'Occident, la fusion est réussie pour Alexandre Traube: «Attention, il ne s'agit pas d'un patchwork, c'est profond, spirituel...» Le directeur de l'ensemble est persuadé que cette œuvre fera date dans l'histoire de la musique, à l'instar du «Messie» de Haendel, avance-t-il. «Je suis peut-être présomptueux, mais trois siècles après, cette œuvre nous parle encore.»

Spécialiste de la musique médiévale, Alexandre Traube travaille d'habitude avec les 25 chanteurs d'In illo tempore. «C'est une chance et une joie de travailler avec tout ce monde.» Des musiciens semi-professionnels et les chanteurs d'une Eglise serbe zurichoise participent à ce projet. On entendra beaucoup de basses (cinq contrebasses et cinq violoncelles) parmi les 31 instruments à corde. «C'est l'artillerie lourde du nouvel ensemble de Genève, composé, à l'image de la ville, de musiciens de toute nationalité.» Les quatre solistes sont russes et le chœur est composé de 80 chanteurs.

Pour eux également, il était indispensable d'être conscient du texte. En écoutant un enregistrement, ils ont psalmodié les paroles, posé les accents, travaillé la diction. Les choristes distinguent maintenant la consonne dure de la molle. «On nous a convaincus qu'il est possible de prononcer «smyert» sur une croche et «chtchikh» sur une blanche», se souvient une chanteuse.

Le 21 mars à Einsiedeln, le 27 mars à Fribourg et le mardi 30 mars, au temple du Bas, à Neuchâtel

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