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A Mouthe, les hommes préfèrent aussi les blondes

Dans le film de Gérald Hustache-Mathieu, l'actrice française Sophie Quinton se donne des airs de Marilyn très troublants. Propos d'une jeune comédienne qui n'a pas eu besoin de «sept ans de réflexion» pour nous convaincre de l'étendue de ses talents.

26 janv. 2011, 11:41

Sophie Quinton, parlez-nous de vos débuts de comédienne: une vocation? Un concours de circonstances?

Très tôt, j'ai eu envie de jouer d'autres rôles que le mien. Comme j'ai une mère conciliante, qui a vite compris que l'école, ce n'était pas trop mon truc, elle m'a poussée à faire ce que l'on appelait à l'époque un «bac théâtre»… Moi qui étais très mauvaise en classe, qui n'arrivais à rien, sur une scène, là, au moins, je sentais que j'arrivais à quelque chose! Et puis il y a eu les films qui m'ont donné l'envie de faire du cinéma, «Peau d'âne» de Jacques Demy, «La nuit américaine» de François Truffaut…

Vous avez joué dans tous les films de Gérald Hustache-Mathieu, à commencer par «Peau de vache», son premier court métrage qui a remporté le César de la catégorie en 2003…

Ce rôle-là, je l'ai eu grâce à mes origines paysannes! Contrairement à l'actrice parisienne qui devait le jouer, je savais traire une vache. Pour une comédienne, Gérald, c'est le cinéaste rêvé, qui n'a pas peur de créer des personnages forts, contradictoires, comme celui que j'ai joué dans «Avril», son premier long métrage. Là, c'était une novice qui fuguait de son couvent pour aller se baigner nue en Camargue…

Quel est le secret de cette fidélité qui se fait plus rare dans le cinéma d'aujourd'hui, très porté sur le casting?

Je crois que c'est parce que je le rassure! Gérald a toujours des idées plutôt burlesques, un peu folles. En moi, il trouve quelqu'un de très terre à terre qui ramène les choses dans la vraisemblance. Je n'aime pas jouer dans l'excès, en tout cas pour le cinéma. Je pense qu'il faut jouer en finesse pour laisser le spectateur trouver sa place.

Votre première réaction en découvrant le scénario de «Poupoupidou»?

Gérald m'a d'abord parlé du scénario. Il n'a pas voulu que je le lise tout de suite… Mais il m'a parlé d'une fille qui se prenait pour Marilyn. Tout de suite, j'ai été complètement excitée à l'idée de jouer ce personnage! Quand j'ai lu le scénario, j'ai retrouvé tout ce qui m'a toujours plu chez Gérald, sa manière d'aller au plus invraisemblable et de toujours retomber sur ses pieds!

Est-ce que le rôle de Candice Lecœur, née Martine Langevin, alias Marilyn, a nécessité une préparation particulière?

Toute la difficulté, c'était de ne pas entrer complètement dans la peau de Marilyn, de faire sentir un décalage, pour accentuer le côté douloureux de mon personnage qui sait bien qu'elle n'est pas Marilyn, même si Gérald s'est fait un malin plaisir à multiplier les ambiguïtés. J'ai potassé sa biographie que je connaissais déjà bien. Mais, avant le tournage, je me suis vidée de tout ça, pour ne pas m'étouffer sous Marilyn…

Marilyn Monroe serait, dit-on, morte d'un surdosage de somnifères. Gérald Hustache-Mathieu donne de ce malheureux final un équivalent franc-comtois assez éprouvant pour une actrice…

Une sensation bizarre, en tout cas… Au bout de trois semaines de tournage, je me suis rendu compte que j'étais sans cesse en train de mourir. J'ai dû m'habituer à ce personnage qui était tout le temps mort. Heureusement, il y avait encore ma voix d'outre-tombe, une voix assez difficile à faire d'ailleurs, peut-être même ce que j'ai fait de plus difficile jusque-là dans ma carrière! /VAD


Réalisateur:
Gérald Hustache-Mathieu
Genre: thriller
Durée: 1h22
Age: 14 ans, suggéré 16
Avec: Sophie Quinton, Jean-Paul Rouve, Guillaume Gouix
Cinémas: Apollo 2, Neuchâtel; Scala 2, La Chaux-de-Fonds

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