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10'000 personnes ont participé à une étude sur le français parlé menée par l'Uni de Neuchâtel

"Adieu" pour dire "bonjour", ce n'est pas réservé à la Suisse romande. Dans les Pyrénées ou en Haute-Savoie, ça se dit aussi. Les Jurassiens et le Neuchâtelois n'emploient pas souvent "bonnard". Ce sont quelques-uns des résultats d'une vaste étude menée par l'Université de Neuchâtel sur l'usage du français parlé. 10'000 personnes y ont pris part.

03 nov. 2015, 14:21
Le français est codifié dans les dictionnaires, mais il est aussi une langue parlée, vivante qui évolue d'une région à l'autre.

De juin à octobre, près de 10'000 personnes ont participé à l'étude sur les usages du français parlé en Suisse romande et en France voisine. Leurs commentaires ont contribué à enrichir le sondage en ligne, qui se poursuit.

Les chercheurs ont présenté mardi devant la presse à Neuchâtel les premiers résultats, basés sur environ 8000 participants dont quelque 5000 en Suisse. Ils ont déjà réalisé des dizaines de cartes géographiques qui mettent en évidence le degré de vitalité des mots et expressions, ainsi que leur diffusion hors de leur lieu d'origine.

L'une des grandes tendances est le morcellement linguistique, avec de fortes disparités entre cantons ou même entre districts. Exemple: les habitants de l'Arc jurassien utilisent plus facilement que d'autres la phrase "c'est droit ce que je lui ai dit", mais sont peu friands de l'adjectif "bonnard" entendu ailleurs en Suisse romande.

"Adieu!" au fond de la France

A l'inverse, certains usages ne sont pas aussi typiquement suisses qu'on le croyait et font fi des frontières. Les Romands ne sont pas seuls à dire "avoir meilleur temps de" faire quelque chose: les Français du Doubs, du Jura et de Haute-Savoie l'utilisent. "Adieu!", qu'on entend souvent côté romand, se retrouve jusqu'aux Pyrénées.

En revanche, certaines expressions restent cantonnées sur sol helvétique, comme "déçu en bien". Bien qu'attribuée habituellement aux Vaudois, cette dernière résonne dans l'ensemble de la Suisse romande.

Âge et sexe

L'analyse en fonction de l'âge indique quelles expressions risquent de perdre du terrain en "vieillissant". C'est le cas du passé surcomposé ("Il a eu fumé"), entendu plus souvent chez les aînés que chez les jeunes.

Ce sont surtout les personnes âgées aussi qui disent "J'ai personne vu" ou "Il est venu grand" (pour "devenu"). D'autres parlers se maintiennent cependant à tout âge, comme "il veut pleuvoir" qui utilise le verbe vouloir en auxiliaire pour marquer le futur.

Autre axe d'analyse intéressant: le genre. Il semble que les hommes utilisent certaines expressions bien plus souvent que les femmes - le phénomène est net pour "Il est venu grand" et "Il veut pleuvoir".

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