Les jeux d’action guerriers développent de manière significative les capacités cognitives du cerveau. C'est le constat de deux méta-analyses dirigées par l'Université de Genève (UNIGE) et réunissant les données de ces quinze dernières années.
Des psychologues se sont intéressés à l’impact des jeux vidéo sur le cerveau humain dès la fin des années 1980. Cette synthèse réalisée par une équipe internationale de chercheurs se concentre sur un genre de jeux bien précis, les jeux vidéo d’action (jeu de tir ou de guerre), longtemps considérés comme une perte de temps.
Attention spatiale
Un total de 8970 personnes âgées de 6 à 40 ans, gamers de jeux d’action ou non-gamers, ont passé des tests psychométriques en laboratoire évaluant leurs capacités cognitives. Il s'agissait par exemple de leur attention spatiale (détecter un chien dans un troupeau d’autres animaux le plus rapidement possible) ou de leur capacité à gérer plusieurs tâches simultanément et à changer leurs plans en fonction de règles prédéterminées.
Il en est ressorti que la cognition des gamers était améliorée d’une moitié d’écart-type par rapport aux non-gamers, selon ces travaux publiés dans la revue Psychological Bulletin.
Toutefois, cette première méta-analyse ne répondait pas à une question capitale: savoir si l'adepte joue à des jeux vidéo d’action parce qu'il possède déjà certaines facultés cognitives qui font de lui un bon joueur, ou si à l'inverse ses bonnes capacités cognitives sont précisément développées par le jeu.
Entraîner son cerveau
Les psychologues ont donc analysé, dans le cadre de la seconde méta-analyse, les études d’intervention: 2883 personnes (hommes et femmes), jouant au maximum une heure par semaine, ont été soumis à des tests de capacités cognitives. Puis ils ont été répartis aléatoirement en deux groupes.
Le premier devait jouer à des jeux d’action (guerres, zombies), le second, faisant office de groupe de contrôle, à d'autres jeux (SIMS, puzzle, Tetris) et ce, au minimum 8 heures en 8 jours et jusqu’à 50 heures en 12 semaines.
Le résultat est sans appel. Les participants jouant à des jeux vidéo d’action ont vu leurs capacités cognitives augmenter d’un tiers d’écart-type par rapport au groupe de contrôle.