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Un parapluie de Cherbourg blindé pour Sarkozy

31 mars 2011, 12:03

C'est un parapluie d'un genre assez particulier puisque, outre à une averse de pluie voire de grêle, il peut résister à un lancer de pavés, boules de pétanque ou autres poignards, mais aussi au feu ou aux acides.

Le «Parapactum», présenté au salon «Made in France» à Paris, vient d'être adopté par le groupe de sécurité du président de la République. Il est fabriqué par la société Véritable Cherbourg, une PME de douze personnes créée voici quinze ans dans le Cotentin.

Contrairement à ce que pourraient laisser penser des clichés cinématographiques, il n'existait pas jusque-là de fabrication de parapluies à Cherbourg. D'ailleurs, sur la quarantaine de spécialistes français de l'époque, il n'en reste que quatre. L'immense majorité des quatre millions d'objets achetés chaque année dans l'Hexagone sont importés de Chine.

Ancien photographe et commerçant, Jean-Pierre Yvon a décidé de se battre à contre-courant. Il a choisi le début de l'invasion chinoise pour monter de toutes pièces une manufacture française, à Cherbourg, financée en revendant l'hôtel particulier familial.

«A Cherbourg, il pleut, il y a du vent, raconte cet entrepreneur original. J'ai voulu faire le «Burberry» du parapluie, en privilégiant la qualité sur le volume.» Il écoule entre 10 000 et 15 000 pièces par an, pour un chiffre d'affaires proche d'un million d'euros. Du bel ouvrage, fait main, vendu entre 100 et 350 euros l'unité. Mais qui ne se retourne pas à la moindre brise. Le Véritable Cherbourg a ses adeptes, fidèles, habitués du Bon Marché à Paris ou d'une vingtaine d'autres points de vente en France et jusqu'au Japon.

La marque équipait déjà l'Elysée en parapluies de golf. C'est donc tout naturellement que Jean-Pierre Yvon, rejoint par son fils Charles, jeune diplômé de sciences physiques, a répondu à l'appel d'offres du Centre technique de sécurité intérieure pour concevoir un modèle de protection des personnalités.

Il y a investi près de 200 000 euros et obtenu le soutien d'Oséo. Le «Parapactum» a nécessité plus d'an de recherche et a été testé pour résister à des vents de 168 km/h à la soufflerie de l'Institut aérotechnique de Saint-Cyr-l'Ecole. Les matériaux spéciaux utilisés, élaborés avec des entreprises qui travaillent pour la défense, sont top secret.

Une dizaine d'exemplaires ont déjà été commandés par les services officiels. Prix: entre 6000 et 12 000 euros, selon les options (types de matériaux). /FC-Le Figaro

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