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Un implant dans le cerveau pour restaurer la mémoire

Des travaux sont actuellement en cours aux Etats-Unis pour mettre au point un implant dans le cerveau sensé restaurer la mémoire.

03 mai 2014, 08:29
This is an undated photo showing skull and brain with the help of double exposures. The picture is made by British  biologist David Barlow who Tuesday Nov. 10 2003, was announced the 2003 winner of the Lennart Nilsson award for scientific photography. Barlow is cited for "blending science and animation to clarify life functions". He works at the University of Southampton in England. David Barlow will receive his prize which includes US$ 12,595, in Stockholm November 21. Lennart Nilsson is a science photographer, famous for his photos of the beginning of life. (AP photo/Pressens Bild/ho)   **  SWEDEN OUT PLEASE NOTE: PHOTO IS ALLOWED TO BE PUBLISHED ONLY IN CONTEXT WITH THE LENNART NILSSON AWARD  **

Des chercheurs travaillant sur un projet du Pentagone devraient prochainement dévoiler des avancées vers la mise au point d'un implant dans le cerveau. L'objet permettra peut-être un jour de restaurer la mémoire des soldats blessés au combat.

La "Defense Advanced Research Projects Agency" ou DARPA, l'agence de recherche du ministère américain de la Défense, progresse dans ses efforts menés dans le cadre d'un programme de quatre ans pour créer un stimulateur avancé de la mémoire, ont expliqué cette semaine des responsables. Ces travaux s'inscrivent dans une initiative de 100 millions de dollars du président Barack Obama visant à mieux comprendre la physiologie du cerveau et à percer ses mystères.

Ce type de recherche sur la mémoire n'avait pas été entreprise jusqu'alors. Il soulève des questions éthiques sur le fait de savoir si l'esprit humain devrait être manipulé sous prétexte de réparer des blessures de guerre ou traiter un cerveau vieillissant.

Selon certaines estimations, de telles avancées pourraient bénéficier aux cinq millions d'Américains souffrant de la maladie d'Alzheimer et aux près de 300'000 militaires aux Etats-Unis ayant subi des blessures du cerveau en Irak et en Afghanistan.

Approche subtile

"Si vous avez été blessé au combat et que vous ne pouvez plus vous souvenir de votre famille, nous voulons pouvoir restaurer cette mémoire", a souligné le responsable du programme de recherche de la DARPA, Justin Sanchez, lors d'une conférence cette semaine à Washington organisée par le Centre pour la santé du cerveau de l'Université du Texas (sud).

"Nous pensons pouvoir développer des neuroprothèses capables d'interagir directement avec l'hippocampe dans le cerveau pour rétablir la mémoire déclarative", a-t-il dit. Cette mémoire, qui permet de se souvenir des personnes, des événements et des faits, n'a jamais pu être restaurée une fois perdue.

Jusqu'à présent, les scientifiques ont seulement pu réduire, avec un stimulateur électrique dans le cerveau, les tremblements chez des personnes atteintes de la maladie de Parkinson et les convulsions chez des épileptiques, ou encore stimuler la mémoire d'individus atteints d'Alzheimer. Mais selon les neurologues, une approche beaucoup plus subtile est nécessaire quand il s'agit de restaurer une mémoire perdue.

"La mémoire, ce sont des configurations et des branchements", note Robert Hampson, un neurologue de l'Université Wake Forest en Caroline du Nord (sud-est), qui participe à la recherche de la DARPA.

Ce scientifique a fait des recherches sur des rongeurs et des singes qui ont révélé que les neurones dans l'hippocampe - siège de la mémoire dans le cerveau - sont activés différemment selon que le sujet voit du rouge ou du bleu, ou la photo d'un visage ou d'un type de nourriture.

Fort de ses observations, ce chercheur et son équipe ont pu étendre la mémoire à court terme de ces animaux de laboratoire en utilisant des neuroprothèses pour stimuler l'hippocampe. Ils ont aussi pu manipuler la mémoire d'un singe pour qu'il se souvienne d'une image qu'il n'avait pas vue.

Implications éthiques

Selon les neurologues, il serait possible d'améliorer la mémoire d'une personne en aidant seulement le cerveau à fonctionner comme avant la blessure. "L'idée est de rétablir une fonction pour qu'elle soit normale, ou proche de la normale, dans l'hippocampe de façon à ce que la personne puisse accéder de nouveau à ses souvenirs et mémoriser de nouvelles informations", indique encore Robert Hampson.

Ces expériences montrent combien il est facile de manipuler les souvenirs chez des personnes, ce qui ouvre un champ de mines éthique, juge Arthur Caplan, un éthicien médical au Centre médical Langone de l'Université de New York.

"Quand on bidouille avec le cerveau, on bidouille avec l'identité personnelle d'un être", met en garde cet expert, consultant du DARPA. "Le coût d'une altération de l'esprit est de risquer de perdre le sens de soi, un nouveau danger auquel nous n'avons jamais été confronté", estime-t-il.

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