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Santé: les médecins romands réclament une baisse des primes maladie

Les médecins romands réclament une baisse des primes maladie. Ils estiment qu’avec la crise sanitaire, les caisses paieront probablement environ 2 milliards de francs de moins en 2020 que ce qu’elles auront perçu.

03 sept. 2020, 16:47
La faîtière des médecins romands réclame une baisse d'au moins 4% des primes d'assurance-maladie pour 2021. (illustration)

La faîtière des médecins romands réclame une baisse d’au moins 4% des primes d’assurance-maladie pour 2021. Elle estime qu’avec la crise sanitaire, et l’arrêt pendant 41 jours des consultations non-urgentes et des interventions planifiées, les caisses paieront probablement environ 2 milliards de francs de moins en 2020 que ce qu’elles auront perçu. Un chiffre contesté par les assureurs.

La Société médicale de la Suisse romande (SMSR) rappelle les récents chiffres publiés par la faîtière des hôpitaux suisses H+. La baisse de l’activité des hôpitaux aurait occasionné une perte de revenu entre 1,4 et 1,8 milliard de francs au premier semestre, voire jusqu’à 2,6 milliards de francs d’ici la fin de l’année.

Il devient impératif de fixer les primes a posteriori sur la base des coûts réels de la santé.
Faîtière des médecins romands

Un sondage réalisé par la SMSR début mai avait estimé à 62,5% la baisse d’activité moyenne des cabinets médicaux. "Au final, il est probable que les coûts totaux de la santé à charge de l’assurance obligatoire baisseront d’environ 1,5 à 2,5 milliards de francs en 2020, soit -4% à -8%, écrit jeudi la SMSR.

Cette situation devrait générer une nouvelle augmentation des réserves des caisses maladie. «Si rien n’est fait, les assureurs maladie verront leurs réserves actuelles de quelque 9 milliards encore exploser en 2020», écrit la SMSR, qui demande au Conseil fédéral d’intervenir pour faire baisser les primes d’au moins 4%.

Cette crise montre en outre «qu’il devient impératif de fixer les primes a posteriori sur la base des coûts réels de la santé», ajoute la faîtière. «Plutôt que de le faire de manière anticipée sur la base de prévisions financières toujours pessimistes».

Les médecins romands soulignent aussi qu’une crise comme celle du coronavirus implique surtout un risque financier pour les prestataires de soins, qu’ils soient privés ou publics. Dans de telles situations, les réserves, en main des assureurs, ne servent à rien, ajoutent-ils.

Chiffres contestés

Sans surprise, les assureurs ne font pas la même lecture de la situation. «Contrairement à ce qu’affirme la SMSR, nous n’observons pas de diminution des coûts de la santé au premier semestre de cette année, en comparaison avec ceux de l’an dernier. Ces coûts sont restés constants. Il faut même s’attendre à une augmentation d’ici à la fin de l’année, étant donné que le système de santé tourne à nouveau à plein régime», a écrit à Keystone-ATS Christophe Kaempf, porte-parole de santésuisse, association des assureurs maladie.

«Nous ne voyons pas pourquoi les primes devraient diminuer si les coûts de la santé augmentent. Nous fondons nos analyses sur les mêmes données que le monitoring de l’OFSP, qui est plus précis qu’un simple sondage: ces chiffres recensent les coûts effectivement remboursés par les assureurs-maladie depuis le début de l’année».

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