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Santé: la pollution de l'air réduirait la fertilité des femmes

La pollution atmosphérique provoque des décès prématurés, mais causerait aussi une infertilité précoce chez les femmes. C'est la conclusion d'une étude menée en Italie.

02 juil. 2019, 18:08
La pollution atmosphérique pourrait provoquer la ménopause chez des femmes jeunes.

La pollution de l’air a des effets néfastes sur la santé. En avril dernier, l’Office fédéral de l’environnement rappelait qu’elle était à l’origine de 22 000 décès prématurés par an, selon une étude actualisée de l'Office fédéral du développement territorial (ARE). Aujourd’hui, on apprend que la pollution de l’air a d’autres conséquences négatives sur la santé, en particulier celle des femmes. En effet, elle diminuerait leur fertilité.

En savoir plus : Office fédérale de l'environnement, "Effets de la pollution atmosphérique sur la santé"

C’est la conclusion d’une étude menée par des chercheurs de l’Université de Modène et Reggio Emilia en Italie et présentée récemment lors de la réunion annuelle de la Société européenne de reproduction humaine et d'embryologie (ESHRE). Ces derniers ont mis en évidence une baisse de l’activité des ovaires des femmes en observant le niveau des réserves ovariennes de 1300 d’entre elles vivant à Modène entre 2007 et 2017, ainsi que le rapporte The Guardian.

Ménopause précoce

Concrètement, les chercheurs ont observé le taux d’hormone antimüllerienne (AMH) dans le sang, soit celle qui commande les cellules contenant l'ovule relâché chaque mois pendant l'ovulation. En temps normal, un taux d’AMH de 4,5 nanogrammes/millilitre à l'âge de 20 ans conduit à une ménopause classique autour de 50 ans, alors qu'une femme avec un taux de 3,3 ng/ml au même âge aura une ménopause à 35 ans.

Si le taux d'AMH a chuté chez toutes les femmes au fil du temps, il a diminué davantage chez celles vivant dans les zones les plus polluées de la ville – elles ont été classées de 1 à 4, le chiffre le plus élevé indiquant un haut niveau de particules fines et de dioxyde d'azote. Dans les zones 4, elles sont ainsi trois fois plus nombreuses à afficher des taux bas à un âge précoce allant même jusqu’à 1 ng/ml avant 30 ans dans certains cas. En général, des taux aussi faibles sont constatés chez moins de 10% des femmes en bonne santé.

Effet réversible?

Cependant, l’étude laisse plusieurs questions en suspens. Seul le facteur de l’âge a été pris en compte, alors que le taux d’AMH est aussi influencé par d’autres facteurs comme les conditons de vie, la génétique ou encore le tabagisme. Par ailleurs, les recherches ont été effectuées dans une seule ville avec des zones de pollution de facto mal délimitées. Et puis, si la pollution atmosphérique a réellement un impact sur la fertilité des femmes, ses effets sont-ils réversibles? L’étude ne le dit pas.

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