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Quand le tourisme met le turbo

Malgré la crise, qui a sérieusement affecté leur industrie automobile, la voiture continue de fasciner les Allemands. Ils lui consacrent de véritables temples-musées où les visiteurs de partout leur emboîtent le pas. Exemple: Autostadt (site du Groupe VW), promu - par sa fréquentation - deuxième parc d'attraction germanique. Bernard Pichon a visité ces rutilants et populaires sanctuaires.

24 août 2009, 08:58

Pour gagner Wolfsburg, visez Hanovre: vous n'êtes pas loin! Autostadt, unique en son genre, est à la fois parc d'attractions, show room, centre de distribution de véhicules et musée automobile, historique et technique. On y photographie même la millionième coccinelle sortie des usines locales le 5 août 1955 à 14h10, aussitôt incrustée de brillants!

En 2000, l'architecte Gunter Henn et quelques-uns de ses collègues ont eu carte blanche pour édifier, dans un cadre de verdure, une série de pavillons thématiques. Mais au-delà, Autostadt a été pensé comme un projet global d'urbanisme, développé sur 25 hectares. Le concept se veut aussi ludique et didactique (annuellement, il inclut même un festival culturel renommé).

Connaissez-vous beaucoup d'autres lieux où les gamins de 5 à 11 ans peuvent acquérir leur «permis de conduire» au terme d'un amusant examen théorique et pratique? Pendant ce temps, les parents étrennent leur nouvelle voiture, acheminée par des robots depuis deux tours de conditionnement transparentes.

Jamais en retard lorsqu'il s'agit de damer le pion à la concurrence, voici que Munich adapte la recette à la sauce bavaroise. Il faudrait être mal luné ou de mauvaise foi pour ne pas ressortir ébloui d'une visite au BMW Welt, dont l'architecture avant-gardiste (un double cône marquant et un toit en forme de nuages flottants), fait désormais figure d'emblème municipal, au même titre que le nouvel aéroport ou le stade Allianz Arena.

Comme chez Volkswagen, pour le client BMW, tout commence dans l'officine du concessionnaire ou représentant local. Une fois son modèle choisi, l'acheteur fixe la date désirée pour la livraison: «Nous venons de Fribourg-en-Brisgau, confie la famille Keller. Nous avons commandé notre nouveau véhicule en décembre dernier, et aujourd'hui, c'est le grand jour. En attendant la remise des clefs, nous avons déjà parcouru le bâtiment multifonctionnel. Nous avons été très impressionnés par l'auditorium de 800 personnes, la bibliothèque thématique et l'usine attenante. Nos deux enfants ont exploré le Junior Campus avant de nous rejoindre dans l'un des deux restaurants».

Ici, le musée évoque le parcours de la marque à travers moult expositions permanentes ou temporaires. De nouveaux médias y mettent en évidence passion, dynamisme et sportivité. Servie par une habile scénographie, l'histoire des transports s'inscrit dans la perspective plus générale de l'évolution de l'économie, de l'art et de la société.

Aux portes de Stuttgart, Mercedes-Benz vient aussi de dévoiler au monde les rondeurs aérodynamiques d'un écrin d'aluminium et de verre, véritable prouesse technique en référence à une molécule d'ADN, dont la paire d'hélices entrelacées symbolise l'union des deux constructeurs.

A l'intérieur, on est saisi d'emblée par ce décor à 150 millions d'euros, ramenant à la science-fiction de Metropolis: sur une hauteur de 50 m, pas d'étages, mais un double chemin enrubanné se parcourant de haut en bas. Pour expérimenter une fabuleuse plongée au cœur de 120 années d'histoire automobile, on commence par emprunter une cabine d'ascenseur que Batman lui-même n'aurait pas dédaignée, au cœur de Gotham City. Vertigineux! A travers les salles d'exposition, ce n'est pas seulement la légende de la marque que l'on survole, mais plus généralement la tumultueuse histoire de l'automobile, étroitement liée à l'Histoire tout court. Des premiers essais de Karl Benz (1885) aux actuelles F1 McLaren-Mercedes, ou Classe A, B, C, E, S… le parcours ne passe pas sous silence les années sombres de la Deuxième Guerre mondiale, multipliant même les allusions iconographiques au sinistre régime nazi. Cette courageuse mise en perspective honore l'institution. /BPI.

Journaliste globe-trotter, Bernard Pichon nous propose ses balades thématiques durant l'été

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