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Public Eye dénonce le prix trop élevé des médicaments en Suisse

Une ONG demande à Alain Berset, ministre de la Santé, de faire baisser le prix des médicaments en Suisse grâce à la licence obligatoire, qui permet la commercialisation de génériques.

31 janv. 2019, 12:39
La licence obligatoire permet la commercialisation de génériques, moins chers que les médicaments sur le marché.

Dans une lettre ouverte adressée à Alain Berset, Public Eye demande au ministre de la Santé d’agir pour faire baisser le prix des médicaments via l’instrument de la licence obligatoire, qui permet la commercialisation de génériques. L’ONG lui a prémâché le travail.

«Les prix exorbitants des médicaments entravent toujours plus l’accès aux traitements vitaux et conduisent à l’explosion des coûts de la santé en Suisse», dénonce Public Eye dans un communiqué diffusé jeudi. Mais pour l’association, il existe un remède efficace: la licence obligatoire.

«Comme le montrent plusieurs exemples à l’étranger, la licence obligatoire permet de lutter efficacement contre de tels prix excessifs», estime Public Eye. Ceci «en permettant la commercialisation de génériques moins chers malgré l’existence d’un brevet, sans que la bonne marche des affaires du fabricant n’en soit affectée».

Et comme l’organisation se dit consciente que le conseiller fédéral a «un emploi du temps très chargé», elle a préparé pour lui une demande détaillée de licence obligatoire de 37 pages pour le médicament anticancéreux Perjeta de Roche. «Vous n’avez plus qu’à la déposer» auprès du Tribunal fédéral des brevets, écrit Public Eye dans sa lettre ouverte.

Ce serait une première

L’ONG souligne qu’il s’agirait d’une première. Cet instrument n’a en effet encore jamais été demandé pour un médicament en Suisse, selon elle.

Si Public Eye cible le Perjeta, c’est parce que l’entreprise pharmaceutique bâloise jouit avec ce médicament d’une situation de monopole, selon l’organisation. Ce qui lui permet d’en fixer le prix «pratiquement comme bon lui semble», ajoute-t-elle, citant un reportage diffusé dans l’émission «Rundschau» de la SRF.

Le Perjeta a rapporté 2,2 milliards de francs à Roche en 2017, selon le site internet du géant de la pharma. Ce qui en fait son quatrième médicament totalisant le plus de revenus.

Campagne lancée l’année dernière

Public Eye a lancé sa campagne en faveur de la licence obligatoire en mai 2018. Un porte-parole de Roche avait alors déclaré à l’Agence télégraphique suisse (ats) que ces licences étaient injustifiées. «Aucune base légale n’existe et un bon système de brevets est indispensable pour l’industrie pharmaceutique.» Constat que partageait l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), mais que conteste Public Eye.

La faîtière suisse Interpharma avait, quant à elle, souligné que les innovations contre le cancer permettent de «soigner un cancer sur deux». En revanche, Santésuisse avait dit accueillir favorablement le scénario de licences obligatoires sur le principe.

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