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Pas de repos en vue pour le CICR

A l'occasion du 150e anniversaire de la bataille de Solferino, à l'origine de la création de la Croix-Rouge, Jakob Kellenberger, président du CICR, fait le point.

10 juin 2009, 04:15

Le 24 juin 1859, le Genevois Henry Dunant découvrait les horreurs de la guerre sur le champ de bataille de Solferino. Mais cette année 2009 marque aussi le 90e anniversaire de la création de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, ainsi que le 60e anniversaire des Conventions de Genève. Parmi les événements prévus, des milliers de jeunes de plus de 120 nations vont converger vers Solferino. L'occasion de faire le point sur l'action de l'organisation avec son président Jakob Kellenberger.

Jakob Kellenberger, quels sont les grands défis qui attendent le CICR ces prochaines années?

Le grand défi consiste à chercher à améliorer encore notre accès aux populations touchées par des conflits armés et autres situations de violence. Nous devrons aussi continuer à nous battre pour renforcer le respect du droit humanitaire international. Nous savons que celui-ci n'a jamais été respecté comme nous le souhaitons... mais en luttant avec opiniâtreté, on peut faire des progrès.

Récemment, la Croix-Rouge suisse a annoncé une baisse d'effectif et d'engagement de la part de ses volontaires. Pensez-vous que cela puisse poser un jour un problème au mouvement?

Je ne pense pas que ce changement d'état d'esprit pose des problèmes au mouvement en tant que tel. Ce phénomène ne touche pas l'Afrique, par exemple, où il y a beaucoup de problèmes humanitaires et de conflits. Selon mes informations, c'est un problème qui touche plutôt le monde occidental. Il est intéressant de relever que, si l'engagement diminue pour les causes humanitaires, ce ne semble pas être le cas pour d'autres causes.

Comment gérez-vous la question délicate de la communication du CICR?

C'est un des points qui me donne le plus de fil à retordre dans mon travail. Je me demande souvent si c'est le bon moment de parler publiquement ou non, d'en peser le pour et le contre. La marge de manœuvre est étroite. Nous disposons des directives précises et détaillées sur les conditions à remplir pour dénoncer d'éventuelles violations du droit humanitaire international. Le CICR a besoin d'offrir une certaine confidentialité pour accéder aux populations affectées par la guerre, mais pas sans conditions.

Votre cadre de travail est très exigeant et souvent très sombre. Avez-vous eu des lueurs d'espoir et de satisfaction durant ces neuf dernières années?

La capacité opérationnelle du CICR et sa rapidité à se déployer en cas de crise aiguë, comme récemment au Liban-Sud, en Géorgie ou à Gaza, par exemple. Et puis, le domaine du droit humanitaire international a progressé. Je n'ose imaginer la situation si nous n'avions pas autant de personnel qui se bat pour le faire connaître et respecter sur le terrain. Et nous avons des résultats. On parle souvent des violations, mais jamais des cas où le CICR a réussi à empêcher d'autres abus. Enfin, je pense que personne n'aurait imaginé, il y a deux ou trois ans, que près de 100 pays signeraient une convention interdisant les armes à sous-munitions, et pourtant c'est chose faite. /SBR

Cet article est tiré du site www.swissinfo.ch

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