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Opération mains propres

Un programme d’envergure développé depuis 2012.

03 mai 2016, 00:15
Eine Aerztin desinfiziert sich am Mittwoch, 25. Januar 2006, an einem Patientenbett im Inselspital in Bern die Haende. Morgen findet der nationale Tag der Handhygiene statt. Die schweizweite Kampagne zur Foerderung der Handhygiene lanciert den Kampf gegen spitalerworbene Infektionen und antibiotikaresistente Keime. (KEYSTONE/Monika Flueckiger) SCHWEIZ KAMPAGNE BAG HANDHYGIENE

«De nombreuses études démontrent que les infections nosocomiales diminuent lorsque le personnel soignant s’efforce d’avoir une bonne hygiène des mains», expose le Dr Olivier Clerc, médecin adjoint du Service de médecine et responsable de l’Unité de prévention et de contrôle de l’Hôpital neuchâtelois. «Parce que la plupart des germes transmissibles transitent par l’intermédiaire des mains: en période de grippe, par exemple, on trouve des virus responsables de la maladie jusque sur les poignées des bus.»

En milieu hospitalier, la prévention des infections constitue un enjeu majeur, la faute aux bactéries devenues multirésistantes, insensibles aux antibiotiques. Pire, ces super-germes – à l’instar du staphylocoque doré – s’épanouissent dans un environnement médicalisé où ils ont tendance à s’incruster durablement. En 2014, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) tirait la sonnette d’alarme après avoir dressé un tableau circonstancié à partir des données récoltées dans 114 pays: elle avertissait que «la résistance aux antibiotiques – lorsque l’évolution des bactéries rend les antibiotiques inefficaces chez les patients qui en ont besoin pour traiter une infection – est désormais une grave menace pour la santé publique».

Un problème d’autant plus lancinant que les patients sont particulièrement vulnérables dans certains services hospitaliers. Les personnes admises aux soins intensifs ou en gériatrie notamment sont par définition fragilisées, donc plus susceptibles d’être infectées. D’où l’importance d’une hygiène irréprochable lorsqu’on met en place un cathéter, une sonde dans la vessie ou tout autre corps étranger sur lequel peuvent adhérer des micro-organismes.

Standards de l’OMS

Pour généraliser les standards de l’OMS en matière d’hygiène des mains, l’HNE s’est investi dans un programme d’envergure depuis 2012 (lire encadré). Avec comme objectif d’améliorer le taux d’observance du protocole parmi tous les soignants sur les sept sites hospitaliers, des médecins aux infirmiers en passant par les aides-soignants, mais aussi les physiothérapeutes, ergothérapeutes et techniciens en radiologie médicale. «A l’échelle mondiale, ce taux oscille entre 30 et 40%. A l’Hôpital neuchâtelois, on est passé de 61%, avant la mise en place du projet, à près de 87% aujourd’hui, ce qui est un score excellent», détaille le médecin responsable de l’Unité de prévention et de contrôle de l’infection. Une batterie de mesures a été mise en place, comprenant de fréquentes actions de sensibilisation, un atelier de formation pour les nouveaux collaborateurs ainsi que des documents sur intranet et une hotline pour épauler les soignants confrontés à des cas d’infection ou à des demandes de formation spécifiques.

Depuis plus d’une décennie l’Hôpital neuchâtelois figure parmi les cent établissements de soins qui participent au programme de Swissnoso, association créée sous l’impulsion de l’OFSP pour élaborer des recommandations contre les infections nosocomiales et la résistance aux antibiotiques dans les soins hospitaliers. Ce programme astreint les adhérents à enregistrer les infections qui surviennent sur leur site, des bactériémies (infections du sang) aux cas apparus après une intervention chirurgicale. Il fait désormais partie intégrante des contrôles de routine à l’HNE. En plus de cartographier les épisodes infectieux, cet inventaire permet aux hôpitaux affiliés de déceler promptement toute augmentation du nombre d’infections dans un secteur donné. «Nous pouvons ainsi intervenir plus vite et de manière plus ciblée», résume le Dr Clerc.

Vu son importance, l’hygiène des mains est un domaine sous haute surveillance, sans cesse amélioré. Pas plus tard que l’an dernier, l’Hôpital neuchâtelois a modifié ses recommandations en matière d’utilisation de gants médicaux. Pour certains gestes, «on est revenus en arrière, illustre le médecin en charge de l’unité de prévention: de récentes études ont démontré qu’il valait mieux, pour certaines indications, se désinfecter et travailler à mains nues. Les gants ne constituent pas une protection absolue, car en les retirant on peut se contaminer sans s’en rendre compte.»

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