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Non, les roux ne devraient pas disparaître à cause du réchauffement climatique

Les roux menacés par le réchauffement? Un buzz médiatique a fait frémir la planète, et ses habitants aux cheveux couleur de feu en particulier. Dans ces colonnes, en prenant quelques précautions d'usage, nous avons relayé l'information qui a fait réagir plusieurs scientifiques qui assurent que les roux ont encore de beaux jours devant eux.

10 juil. 2014, 07:00
La théorie selon laquelle le réchauffement climatique menacerait les roux comporte de nombreuses faiblesses pointées par la communauté scientifique.

Les roux, inadaptés au climat chaud et ensoleillé, seraient menacés d'extinction par le réchauffement climatique. C'est la théorie, diffusée en ce début de semaine par plusieurs médias britanniques, reprenant l'interview du directeur d'un laboratoire d'analyses génétiques écossais, Alistair Moffat. Elle a rapidement fait le tour du monde, via les grands quotidiens britanniques, puis en France, sur le site web du Monde.fr, arrivant même dans les colonnes du Nouvelliste, avec certaines précautions d'usage.

Un buzz médiatique qui a fait réagir plusieurs spécialistes de la question qui contestent cette idée. D'un point de vue climatique, tout d'abord, puisque les spécialistes ne se sont pas encore mis d'accord sur une éventuelle influence du réchauffement sur la couverture nuageuse. Plus de soleil ne signifie pas nécessairement moins de nuages.

D'autre part, d'un point de vue strictement génétique, nos confrères du Point.fr ont interrogé Paul Verdu, anthropologue et généticien au CNRS qui remet en doute les hypothèses d'Alistair Moffat. Notamment les raccourcis empruntés entre le manque d'ensoleillement et la peau claire et les cheveux roux. "Si on se contente d'en faire une condition nécessaire et suffisante et qu'on raisonne par l'absurde, alors il n'y aurait que des roux en Irlande !" Le climat n'est qu'un facteur parmi d'autres dans les mutations génétiques.

Propos déformés

Le site Grist.org s'est aussi penché sur la question, en interrogeant Rick Potts, un paléoanthropologue. Il explique notamment qu'il n'y a pas qu'un seul gène qui est responsable de la couleur de notre peau et de nos cheveux. Par ailleurs, des chercheurs de l'Université de Californie à San Francisco, ont récemment mis en doute la théorie selon laquelle la peau des Européens se serait éclaircie en quittant le berceau africain de l'humanité, pour s'adapter à un plus faible ensoleillement et produire davantage de vitamine D.

Enfin, et surtout peut-être, l'hypothèse selon laquelle l'homme moderne s'adapterait génétiquement de la même manière que nos lointains ancêtres, est fausse: la pression environnementale aujourd'hui est nettement moins forte qu'à la préhistoire par exemple. Si on a besoin de vitamine D, on prend une pastille et si les roux supportent mal le soleil, avant de disparaître, ils vont mettre de la crème solaire.

Et pour s'assurer que la théorie de Moffat était erronée, Grist a contacté son institut, où on a expliqué que "les citations d'Alistair Moffat ont été mal retranscrites. Nous n'avons pas relu l'interview." Longue vie donc aux roux!

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