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Les océans aveuglés par le bruit

20 oct. 2009, 04:15

Transport maritime, tourisme baleinier ou encore exploration pétrolière: les éléments troublant l'environnement sonore des fonds marins sont toujours plus nombreux. Ils «rendent aveugles» leurs habitants, à tel point que des biologistes internationaux appellent à s'attaquer à «l'empreinte acoustique» de l'homme.

La chasse à la baleine a été interdite à l'échelle internationale il y a plus de vingt ans. Pourtant, de nombreuses espèces, telles les baleines bleues de l'Atlantique ou les bélougas de certaines régions du Canada, n'ont pas retrouvé leur taux de reproduction naturelle d'antan.

Face à ce constat, les spécialistes des mammifères marins étudient depuis quelques années un problème jusque-là minimisé: le dérangement par le bruit.

Egalement appelée «empreinte acoustique» de l'homme sur l'environnement, cette question était l'un des thèmes centraux du 18e Congrès biennal international sur la biologie des mammifères marins, qui se tenait la semaine dernière dans la capitale québécoise.

Frayant à des profondeurs si grandes que la lumière est absente, les mammifères marins se servent de l'ouïe comme les humains de la vue. Pour communiquer, se faire la cour, s'avertir d'un danger, scruter les fonds ou chasser en groupe, ces animaux produisent et entendent quantité de sons.

Or, des études montrent qu'«à cause de niveaux élevés de bruits, des endroits ont été désertés» par les rois des mers, indique Yvan Simard, spécialiste en acoustique marine à l'Institut des sciences de la mer de Rimouski (Est du Canada).

Première source de nuisance: le trafic commercial, qui émet des basses fréquences détectables par les baleines bleues. «Près des côtes, la marine marchande a triplé le niveau de bruit ambiant», souligne-t-il. Plus localisées, mais tout aussi redoutables: les excursions touristiques en petits bateaux.

Face à ce phénomène, l'Organisation maritime internationale, une agence de l'ONU, a proposé l'année dernière de réduire de moitié d'ici dix ans la quantité de bruits introduits par la navigation. Pour cela, les chercheurs suggèrent entre autres de remplacer les vieux «rafiots» par des navires modernes plus silencieux. Ce qui permettrait, en plus, de réduire les émissions de gaz à effet de serre. /ats-afp

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