Votre publicité ici avec IMPACT_medias

Les crèches ne sont pas un gage de succès scolaire

13 août 2009, 04:15

S'ils sont plus éveillés à leur entrée à l'école, les enfants qui ont fréquenté une crèche, une famille de jour ou un groupe de jeu ne conservent pas cet avantage sur le long terme. D'autres facteurs ont plus d'influence, selon une deuxième étude suisse sur cette question. Les chercheurs emmenés par Andrea Lanfranchi, de la Haute Ecole intercantonale de pédagogie curative (HfH) à Zurich, ont examiné des enfants qui, avant l'école enfantine, avaient grandi uniquement à la maison avec leurs parents, ou alors fréquenté une crèche, un groupe de jeu ou une famille de jour. Une première étude avait montré que ces compléments à l'éducation familiale favorisaient le développement de l'enfant. Les enseignants jugeaient, à l'entrée à l'école de ces enfants, leurs capacités linguistiques, sociales et cognitives meilleures que celles d'enfants ayant grandi uniquement dans le cercle familial.

Quelques années plus tard, Andrea Lanfranchi et son équipe ont voulu vérifier si cet effet positif persistait. Les chercheurs ont réinterrogé une partie des participants à la première étude, 429 familles de Winterthour et Locarno, ainsi que les enseignants. Il s'est avéré que l'effet positif de ces structures d'accueil complémentaires s'amenuise et que d'autres facteurs deviennent beaucoup plus importants. Comme par exemple l'ambition des parents, leur niveau de formation ou la nationalité.

Parmi les différentes offres d'encadrement extrascolaire, la seule qui semble influencer positivement le niveau des écoliers est la participation à des associations de loisirs (groupes de jeunesse, sport, musique), selon l'étude. Il est aussi possible que les effets bénéfiques précoces réapparaissent plus tard, à l'âge adulte. Des études américaines ont montré que les personnes ayant bénéficié d'un encadrement extrafamilial ont à 40 ans un revenu plus élevé et commettent moins de crimes.

L'étude pose également la question de la qualité et de l'intensité de l'encadrement. Il ne faut pas plus de crèches avec comme premier mandat l'encadrement, mais des institutions qui aident aussi les enfants dans leur développement linguistique et intellectuel, poursuit M. Lanfranchi. Et ce sont peut-être précisément des parents défavorisés socialement, comme les immigrants, qui devraient être soutenus encore plus tôt. C'est pourquoi la HfH vient d'entamer une nouvelle étude, dans laquelle des conseillères spécialement formées rendent visite aux mères dès la naissance et leur apportent un soutien. /ats

Votre publicité ici avec IMPACT_medias