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Les chaleurs de l'enfer au Simplon

11 juin 2011, 13:52

Le soleil était de retour hier à Domodossola et il n'y avait presque plus de trace de l'immense lac de fumée qui la veille emplissait complètement la vallée et toute la gare, la galerie incendiée crachant comme une locomotive.

Vers 10h50, la composition de lutte contre les incendies ressortait du tunnel avec, à son bord, les pompiers des CFF et de Brigue. Il s'agissait de la même composition qu'en juin 2010, lorsqu'à titre d'exercice, les CFF avaient joué le scénario d'un grave accident dans l'une des deux galeries, à quelques kilomètres de la gare de Brigue. Mais cette fois-ci, les hommes du feu ont dû affronter des flammes réelles.

Dantesque

«Autant dire un enfer», confiait le responsable de la gare de Domodossola Vincenzo Bertoli, venu inspecter les lieux. «La température était montée à près de 900 degrés, à quelques kilomètres d'ici, dans la galerie. Quatre à cinq kilomètres de traverses de voies ont brûlé, ainsi que deux kilomètres de ligne électrique.» Mais le plus grave c'est la structure du tunnel. A cette température, on ne sait pas comment les voûtes auront tenu. En tout cas, ce tube-là ne sera pas réutilisé avant quelque temps. En attendant, les CFF comptent utiliser le deuxième tube que les ingénieurs de l'époque avaient eu la bonne idée de concevoir. Il y aura moins de capacité, mais les trains pourront passer quand même. La question, hier, était de savoir combien d'heures il faudrait attendre avant de rouvrir ce tube.

Fumée stoppée à Iselle

Les pompiers ont mené un rude combat et accompli leur mission. Mais hier, la chaleur résiduelle demeurait encore importante. La fournaise de jeudi avait émis tellement de fumée que la vallée était noyée. «Ici, jusqu'à la hauteur du panneau, il y avait un mur de brouillard qui s'étendait d'une paroi à l'autre», continuait Vincenzo Bertoli. «C'est pour cela que nous avons dû fermer la route jeudi». Il n'y a rien eu à Brigue, parce que le courant d'air du tunnel était nord-sud. Heureusement, des vents contraires avaient stoppé la fumée à Iselle. Celle-ci n'a pu descendre jusqu'à la ville de Domodossola. «Encore heureux qu'il n'y ait pas eu de matières explosives. Nous sommes déjà dans une situation grave actuellement. Mais avec des explosifs, la catastrophe aurait été d'un autre niveau encore.»

En attendant, le wagon transportant le plastique est complètement disloqué, tordu sur les rails dans le tunnel. Il faudra encore des jours pour le découper et le sortir. Les autres wagons ont été évacués du côté de Brigue.

Rappelons que les CFF ont la responsabilité du Simplon jusqu'à Iselle. La combinaison en deux tubes et l'échange de l'un à l'autre au milieu de l'ouvrage a permis de faire rouler l'un des deux trains anti-incendie jusqu'à Iselle. Ainsi, les pompiers ont pu attaquer le brasier par le nord et par le sud.

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