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Laissez-nous griller les cervelas

01 juin 2007, 12:00

«S'ils n'ont pas de pain, qu'ils mangent de la brioche.» Du haut de sa grandeur, et de son balcon versaillais, la reine Marie-Antoinette venait de découvrir que le bas peuple pouvait être affamé. Plus tard, elle en perdra la tête, guillotinée pour avoir ainsi méprisé les gueux au ventre vide venus manifester contre la hausse du prix du pain.

Il y a moins longtemps, c'est le conseiller fédéral Marcel Pilet-Golaz qui recommandait aux Suisses désargentés de remplacer le b?uf par le? cervelas. Oui, cette saucisse qui, en grésillant sur le feu, ressemble à un petit porc? C'était presque un acte patriotique de tailler les bouts de la saucisse pour qu'elles s'ouvrent comme deux croix suisses à la cuisson. D'ailleurs, ce magma de chair ne se marie jamais aussi bien qu'avec la fameuse et si helvète moutarde Thomy.

Mais veillons, le cervelas vient d'en prendre pour son grade. On le dit bourré de graisse trans, ces fameuses graisses qui coagulent le sang et bouchent les artères. Et qui vous précipiteront dans la mort avant que vous n'ayez le temps de dire «ouf». Heureusement, les politiques veillent. Cette fois, c'est un PDC qui se mêle à la guerre du propre. Markus Dürr, le bien nommé, l'impitoyable. Les fumeurs en voie d'éradication, grogne-t-il, on peut maintenant s'attaquer à d'autres fléaux. Commençons par taxer le cervelas: trop gras, trop rose, trop bon marché.

Allons, Monsieur Dürr, retournez à vos brioches et ne touchez pas aux cervelas.

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