La perte auditive liée à l’âge, ou «presbyacousie», est un phénomène fréquent qui concerne 30% des plus de 65 ans et 80% des plus de 80 ans. Cette baisse de l’audition n’est pas seulement inconfortable: dépression, chutes, isolement social, elle est la cause de nombreux maux chez les seniors, y compris, c’est désormais prouvé, d’une accélération du déclin cognitif. Le risque de démence est ainsi doublé chez une personne atteinte d’une perte auditive modérée, et multiplié par cinq pour une perte sévère.
Qu’on y voie la marque d’une réticence psychologique, d’une barrière financière et/ou d’un dépistage insuffisant, le taux d’appareillage est bien en deçà des besoins: seulement une personne sur trois qui le nécessite porte des prothèses auditives, rappelle la Pr Hélène Amieva, épidémiologiste à l’Institut national français de la santé et de la recherche médicale (Inserm), qui s’est penchée sur l’impact de ce décalage.