V Comme les adultes, les enfants peuvent être atteints de maladies, parfois chroniques, qui nécessitent le recours à un pédiatre spécialisé. Dans la mesure où ces consultations sont moins nombreuses que chez l’adulte, les spécialistes pédiatriques sont centralisées à l’Hôpital neuchâtelois (HNE). Plusieurs travaillent en centre universitaire et viennent consulter régulièrement à l’HNE. En 2018, les pédiatres spécialisés y ont effectué 3000 consultations sur un total de 7000, en plus des prises en charge en urgence. Les explications de la Dresse Laurence Racine, cheffe du Département de pédiatrie, qui cumule deux spécialités, la pédiatrie et la médecine intensive. Elle exerce aussi au CHUV, à Lausanne.
Suivi en onco-hématologie et gastro- entérologie
Pour assurer un suivi spécialisé aux enfants qui souffrent de troubles sanguins (problèmes de coagulation, par exemple), un onco-hématologue pédiatrique du CHUV consulte à Pourtalès tous les quinze jours. L’oncologie pédiatrique, en revanche, est traitée dans un centre universitaire. Mais les jeunes patients atteints d’une affection inflammatoire de l’intestin, comme la maladie de Crohn, d’une pathologie de l’œsophage ou de reflux importants, peuvent bénéficier d’une prise en charge spécialisée à l’HNE. Un gastro-entérologue pédiatrique du CHUV vient exercer à l’HNE chaque mois. Pour toutes ces consultations spécialisées, le suivi administratif est géré par les secrétariats du département de pédiatre, sur la base de conventions établies avec les centres universitaires.
Chirurgie- pédiatrique et orthopédie avec les hug
Une collaboration avec des spécialistes des HUG a été mise en place pour la chirurgie et l’orthopédie pédiatriques. Si les opérations «de base» et la traumatologie sont assurées par des chirurgiens et des orthopédistes de l’HNE, des équipes de spécialistes viennent à Pourtalès pour les interventions plus techniques. Ainsi, une équipe de chirurgiens pédiatriques des Hôpitaux universitaires de Genève consulte une fois par semaine à Neuchâtel. Pour l’orthopédie spécialisée (scolioses sévères ou problèmes découlant de la myopathie, par exemple), un spécialiste vient chaque mois à l’HNE, où il consulte parfois en collaboration avec une neuro-pédiatre pour avoir un double point de vue.
Cardiologie et rhumatologie: des spécialistes du CHUV à l’HNE
Grâce aux liens étroits entretenus par les pédiatres de l’HNE (trois d’entre eux ont une activité au CHUV) avec les centres universitaires, des spécialistes viennent consulter à l’hôpital Pourtalès: la médecin cheffe de cardiologie pédiatrique et deux pédiatres rhumatologues-immunologues du CHUV exercent à Neuchâtel un jour par mois. Ce qui permet aux petits patients d’être traités à proximité de leur famille et d’éviter des déplacements importants à leurs parents. «La chirurgie cardiaque est pratiquée au CHUV, mais une fois l’étape post-opératoire accomplie», explique la Dresse Racine, «l’enfant peut revenir à Neuchâtel pour poursuivre son hospitalisation à l’HNE et se rapprocher de son entourage.» Son dossier médical le suit.
Neuro-pédiatrie et diabétologie- endocrinologie: demande élevée
Les Dresses Danielle Mercati et Christine Kallay Zetchi, neuro-pédiatres, ont leur consultation à l’HNE. Elles prennent en charge les jeunes patients qui souffrent d’épilepsie, de malformations cérébrales, de maladies liées au développement ou victimes d’un AVC, entre autres. La neuro-pédiatrie et la diabétologie-endocrinologie (qui traite notamment les troubles de la croissance et de la puberté, les problèmes thyroïdiens ou de différenciation sexuelle) font figure de grande spécialité en pédiatrie, car elles rassemblent un nombre élevé de patients et nécessitent souvent un suivi rapproché. Médecin cheffe adjointe du Département de pédiatrie, la Dresse Sophie Stoppa est spécialiste de diabétologie et endocrinologie.
Comme la médecine adulte, la pédiatrie s’est spécialisée
«On a tendance à penser que les enfants sont toujours en bonne santé, en dehors des maladies infantiles. Mais ils peuvent souffrir d’affections chroniques qui perdureront à vie», expose la Dresse Laurence Racine, cheffe du Département de pédiatrie. Comme la médecine adulte, la pédiatrie s’est spécialisée au gré des avancées de la science. Les connaissances toujours plus poussées ont complexifié la pratique de la médecine. Impossible donc pour un pédiatre de maîtriser toutes les pathologies. La spécialisation est devenue inéluctable, d’où la complémentarité des compétences parmi les médecins-cadres du département: l’équipe comprend deux pédiatres néonatologues et la cheffe diplômée à la fois en pédiatrie et médecine intensive. Un spécialiste en urgences pédiatriques rejoindra l’équipe au printemps 2020.